Les forces du gouvernement yéménite ont ouvert le feu, samedi, à Sanaa sur des dizaines de milliers de manifestants exigeant le départ du président Ali Abdallah Saleh, faisant au moins 26 morts et quelque 200 blessés selon des témoins.

Plus de 100 000 protestataires se sont rassemblés près de l'édifice de la radio d'État et de bureaux gouvernementaux. Lorsque la foule s'est mise en marche en direction du palais présidentiel, les forces de sécurité ont fait feu et lancé des gaz lacrymogènes.

Des tireurs d'élite embusqués sur des toits ont tiré sur les contestataires alors que des partisans de Saleh les attaquaient à coup de fusils automatiques, d'épées et de bâtons. De leur côté, les manifestants ont pris le contrôle d'un pont important, en ont fermé les entrées et ont brûlé des tentes qui servaient à abriter les troupes du gouvernement.

Tarek Noaman, un médecin pour un hôpital mobile de la capitale, a raconté que 26 protestataires avaient été tués et que plus de 200 avaient été blessés, dont 25 seraient dans un état grave. Il a précisé que la plupart des blessures se situaient au niveau de la poitrine, des épaules, de la tête et de la figure.

Cet assaut survient alors que la tension monte entre opposants et partisans du président yéménite après neuf mois d'impasse entre les deux camps. Blessé lors d'une attaque contre son palais le 3 juin, Saleh a passé trois mois en Arabie Saoudite pour se faire soigner avant de revenir au Yémen à la fin du mois de septembre.

Samedi, dans un discours retransmis par les médias officiels, Ali Abdullah Saleh a répété une fois de plus qu'il était prêt à démissionner, sans toutefois donner de détails.

Selon l'opposition, ces déclarations visent à apaiser la communauté internationale en prévision d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, mardi, sur l'échec des efforts pour convaincre le dirigeant yéménite de signer l'accord de transfert du pouvoir à son vice-président.