Le vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi va signer «d'ici une semaine» le plan de sortie de crise au Yémen élaboré par les monarchies arabes du Golfe, au nom du président contesté Ali Abdallah Saleh, a affirmé samedi soir un haut responsable saoudien.

Lundi, M. Saleh, soigné en Arabie saoudite depuis plus de trois mois après avoir été blessé le 3 juin dans un attentat, a délégué par décret à M. Mansour Hadi «des prérogatives constitutionnelles» pour négocier «un mécanisme et un calendrier d'application» de ce plan et le signer.

«D'ici une semaine, le vice-président va signer l'initiative du Golfe au nom du président», a assuré à l'AFP le responsable saoudien qui a requis l'anonymat.

Le plan du Golfe, élaboré en concertation avec les États-Unis et l'Union européenne, prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission du président en échange de l'immunité pour le chef de l'État et ses proches.

L'application du plan devrait conduire à «une élection présidentielle anticipée à une date qui reste à fixer, et garantir une transition pacifique et démocratique du pouvoir», selon le décret.

Au pouvoir depuis 1978, M. Saleh est contesté depuis fin janvier par les manifestants qui l'accusent de népotisme et de corruption. Il a jusqu'à présent toujours refusé de signer le plan du Golfe, malgré les fortes pressions internationales.

Selon le responsable saoudien, «parmi les garanties demandées par M. Saleh figure le maintien de son fils dans le prochain gouvernement».

Jeudi, les États-Unis ont dit souhaiter une signature «d'ici une semaine» du plan du Golfe, en parlant de «signes encourageants ces derniers jours de la part du gouvernement et de l'opposition».

Le blocage politique au Yémen menace de tourner à la guerre civile. Et Al-Qaïda a mis à profit l'affaiblissement du pouvoir central lié à la vague de contestation populaire pour renforcer sa présence dans le sud du Yémen.