Les États-Unis sont prêts à entamer «une nouvelle ère de coopération», a annoncé Barack Obama hier devant l'Assemblée générale de l'ONU, tentant de tirer un trait sur l'unilatéralisme qui a caractérisé la politique étrangère de l'administration Bush.

«Il ne peut s'agir de l'effort de l'Amérique seule», a déclaré le président américain après avoir énuméré les défis auxquels fait face la communauté internationale, de la prolifération nucléaire aux changements climatiques en passant par la lutte antiterroriste. «Ceux qui critiquent l'Amérique et lui reprochent d'agir seule dans le monde ne peuvent se tenir à l'écart et attendre que l'Amérique résolve toute seule les problèmes du monde. «Nous avons cherché - dans les mots et dans les actes - à ouvrir une nouvelle ère de coopération dans le monde, a-t-il ajouté. Le temps est venu pour nous tous de prendre notre part de responsabilité pour apporter une réponse mondiale à des défis mondiaux.»

Ce nouveau ton, qui a valu à Barack Obama d'être applaudi chaleureusement par ses pairs, lui permettra peut-être également de revendiquer deux victoires diplomatiques. Le président russe Dimitri Medvedev a d'abord ouvert la porte à de nouvelles sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire.

«Les sanctions mènent rarement à des résultats productifs, mais elles sont parfois inévitables», a déclaré le chef du Kremlin à l'issue d'une rencontre avec le président américain en marge de l'Assemblée générale.

Le président a également obtenu l'appui de la Russie et de la Chine en faveur d'une résolution du Conseil de sécurité pour réduire la prolifération des armes nucléaires.

Dans sa première allocution devant l'Assemblée générale de l'ONU, Barack Obama a mis en garde non seulement l'Iran mais également la Corée du Nord, deux pays dont les ambitions nucléaires inquiètent la communauté internationale.

«Dans leurs actions jusqu'à présent, les gouvernements de la Corée du Nord et de l'Iran menacent de nous entraîner sur une pente dangereuse», a dit le président américain.

«Les nations qui refusent d'assumer leurs obligations devront en assumer les conséquences», a-t-il ajouté.

Au lendemain de son mini-sommet avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Barack Obama a également appelé les deux parties à entreprendre «sans conditions» des négociations sur le statut final entre Israël et les Palestiniens.

À son tout premier discours dans l'enceinte des Nations unies en 40 ans de pouvoir, le président libyen Mouammar Kadhafi a lui aussi retenu l'attention, prononçant une diatribe de 96 minutes contre l'ONU au cours de laquelle il a notamment réclamé l'abolition du droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ou l'ajout de nouveaux membres pour accroître sa représentativité.

«On ne devrait pas l'appeler le Conseil de sécurité, mais le «conseil de la terreur»«, a-t-il dit.

Il a également accusé l'ONU de ne pas avoir empêché «65 guerres» depuis sa création en 1945.

Kadhafi n'a pas battu le record de quatre heures et demie de Fidel Castro à la même tribune en 1960, mais il a largement dépassé les 15 minutes allouées aux intervenants. Après une heure, son interprète, épuisé, a dû être remplacé. Plusieurs délégués ont quitté l'enceinte de l'ONU au cours de son discours.