Le prince William offre un beau cadeau aux Britanniques: il a enfin annoncé ses fiançailles avec Kate Middleton, sa copine de longue date. Le mariage du second héritier du trône britannique sera le plus important depuis celui de ses parents, le prince Charles et la princesse Diana, il y a presque 30 ans. L'annonce a été accueillie en fanfare, apportant un répit au pays dont le moral est abattu par l'austérité économique. Mais qui paiera la note?

C'est la bonne nouvelle que les Britanniques n'espéraient plus. Après huit ans de fréquentation et des mois de rumeurs, le prince William a fait la grande demande à Kate Middleton, la roturière qui lui a fait tourner la tête alors qu'ils étudiaient à l'université.

Calme et souriant, le beau couple réservé a été ébloui par les flashs de dizaines de photographes qui l'attendaient au palais de St.James, hier à Londres.

Les regards se sont naturellement tournés vers l'annulaire gauche de la femme de 28 ans, qui porte désormais un bijou lourd de symboles: la bague de fiançailles de la princesse Diana.

«C'est ma façon d'investir ma mère dans cette journée spéciale et dans le fait que nous allons passer le reste de nos jours ensemble», a expliqué le prince William.

Il s'est montré plus romantique que le fut son père avec sa mère. Le 24 février 1981, quand un journaliste avait demandé au prince Charles s'il était amoureux de sa future femme Diana Spencer, il avait répondu: «Oui. Peu importe ce que ça veut dire.»

Kate Middleton, dont la voix était encore inconnue des Britanniques, a avoué qu'entrer dans la famille royale était intimidant. «Mais William est un bon professeur, donc j'ai bon espoir qu'il m'aidera au fur et à mesure», a-t-elle dit en regardant son futur époux.

Un mariage en juillet

La plupart des chroniqueurs royaux prédisaient hier des noces à l'abbaye de Westminster au mois de juillet, tandis que les maisons de paris ont misé sur la date du 13 août.

L'attrait touristique du mariage de William et Kate pourrait donner un coup de fouet tant souhaité à l'économie britannique. Des objets souvenirs en leur honneur étaient déjà en vente sur eBay hier après-midi.

Une vague d'excitation d'une rare intensité a déferlé sur le royaume. Dès l'annonce, des hélicoptères des médias survolaient le palais de Buckingham.

Interrogé sur la grande nouvelle, le prince Charles a répondu à la blague: «Ils se pratiquent depuis assez longtemps!» La reine de son côté s'est dite «absolument ravie».

Les parents de Kate Middleton, qui ont fait fortune dans la vente par correspondance, ont déclaré qu'ils avaient déjà partagé beaucoup de rires avec leur futur gendre, «un homme merveilleux».

Des voeux provenant des quatre coins du monde ont rapidement inondé la blogosphère et les forums de discussion.

Une question hantait toutefois des Britanniques, en ces temps économiques difficiles: «Qui payera la facture?» «La perspective d'un mariage royal très coûteux n'est pas en harmonie avec les sacrifices que le gouvernement nous demande de faire, a écrit la Londonienne Cathy Smith sur le site internet de la BBC. Pourquoi les Windsor ne paieraient-ils pas eux-mêmes la cérémonie?»

Néanmoins, la nouvelle a ravi les milieux financiers. «Un mariage royal apportera beaucoup d'argent à une économie britannique qui en a bien besoin, et sera un divertissement bien plus agréable pour le pays que toutes les délégations d'hommes d'affaires conduites par (le premier ministre David Cameron) à Pékin ou à New Delhi», a relevé l'agence financière Dow Jones Newswires dans une chronique au ton très inhabituel citée par l'AFP.

La nouvelle Diana?

Kate Middleton sera-t-elle la nouvelle princesse des coeurs? L'assurance et la maturité de la brunette tranchent avec la timidité de la jeune Diana Spencer, qui n'avait que 20 ans à son mariage.

À n'en pas douter, la vie de princesse sera tout un test pour la future femme de William. «Nos attentes étaient si élevées pour Diana et ce sera la même chose pour Kate, a dit le chroniqueur royal vétéran James Whittaker. Ce sera très difficile pour elle.»