La Chine a dénoncé mardi les accusations « sans fondement » des États-Unis visant le géant chinois des télécoms Huawei, fustigeant les « menaces » du secrétaire d'État américain Mike Pompeo lors d'une visite en Hongrie.

L'entreprise est le deuxième fabricant mondial de téléphones et un leader des équipements de télécommunication. Washington l'accuse de pouvoir potentiellement espionner au profit de Pékin, et cherche à convaincre un maximum de pays, notamment occidentaux, de ne pas utiliser ses équipements.

« Depuis un petit moment déjà, les États-Unis ne ménagent aucun effort et inventent sans scrupules toutes sortes d'accusations sans fondement », a déclaré Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Et cela au point désormais d'ouvertement menacer et vouloir provoquer des dissensions dans les relations entre la Chine et les autres pays », a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse.

Mike Pompeo avait évoqué lundi en Hongrie le récent accord entre Huawei et Budapest pour le développement du réseau 5G dans le pays d'Europe de l'Est.

« Si un équipement est implanté là où nous avons d'importants systèmes américains, il est plus difficile pour nous de collaborer » avec les pays concernés, avait-il souligné en référence à l'entreprise chinoise.

Ses propos intervenaient moins d'une semaine après une tournée en Europe de hauts responsables américains, destinée à demander aux gouvernements européens de renoncer à utiliser les équipements 5G du géant des télécoms.  

Huawei est jugé plus performant que ses concurrents sur la 5G, mais ses équipements sont soupçonnés par certains pays occidentaux de permettre au renseignement chinois d'espionner les communications des pays qui les utiliseraient.

Au cours de l'année dernière, plusieurs pays dont l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis ont interdit à la firme chinoise de participer au déploiement de la 5G.

En décembre au Royaume-Uni, le premier opérateur mobile BT a annoncé qu'il retirerait l'équipement estampillé Huawei des réseaux 3G et 4G, déjà en service.

Plusieurs pays européens, ainsi que le Japon et le Canada, continuent par ailleurs à évaluer les risques liés à l'utilisation des produits de la marque chinoise.

Huawei a toujours rejeté ces accusations. Abraham Liu, représentant principal de Huawei auprès de l'Union européenne (UE), a encore critiqué la semaine dernière dans un discours des « allégations infondées et insensées ».