Le séisme dévastateur qui a frappé le Népal samedi a fait 3218 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par un responsable népalais. «Le bilan des morts s'élève à 3218 et plus de 6500 personnes sont blessées», a déclaré Rameshwor Dangal, chef du service de gestion des catastrophes au ministère de l'Intérieur. Environ 90 personnes ont trouvé la mort dans les pays voisins comme en Chine et en Inde.

De violentes répliques ont secoué dimanche le Népal et sa capitale Katmandou, déjà très durement éprouvés, au lendemain du séisme dévastateur qui a fait 3218 morts, tandis que la communauté internationale accélère son assistance au pays himalayen.

La réplique la plus forte a atteint la magnitude 6,7 dans une zone située au nord-ouest de Katmandou, non loin de la frontière chinoise, selon l'Institut américain de géophysique (USGS). Elle a été ressentie jusqu'au mont Everest, où elle a déclenché de nouvelles avalanches, selon des alpinistes sur place.

À Katmandou, des blessés souffrant de fractures multiples affluent dans les hôpitaux et les médecins sont parfois contraints de soigner dans des tentes dressées à l'extérieur à la hâte.

«L'électricité est coupée. Les systèmes de communication sont encombrés, les hôpitaux sont bourrés à craquer et manquent de place pour accueillir les cadavres», a déclaré à l'AFP la responsable régionale d'Oxfam, Helen Szoke.

Le séisme de magnitude 7,8 a fait 3218 morts et plus de 6500 blessés au Népal même - le plus meurtrier depuis 80 ans - selon un bilan encore provisoire publié dimanche soir par le centre national des opérations d'urgence népalais.

En Inde voisine, les autorités ont fait état de 67 morts, en majorité dans l'État oriental du Bihar, et au Tibet le séisme a fait 18 morts, selon la presse officielle chinoise.

Ce bilan est susceptible de s'alourdir et les agences humanitaires sur place ont toujours du mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins. «Nous avons dépêché des hélicoptères dans les zones reculées. Nous fouillons les décombres des immeubles effondrés pour voir s'il y a des survivants», a déclaré le porte-parole de la police nationale, Kamal Singh Bam.

Selon l'USGS, le séisme s'est produit à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou. Les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes vers midi heure locale samedi (autour de 07H15 GMT).

Des centaines d'immeubles rasés

À Katmandou, nombre d'habitants ont été contraints de passer une première nuit dans la rue ou sous des tentes de fortune, malgré le froid.

Des centaines d'immeubles ont été rasés et une partie de la ville est privée d'électricité. Le choc a provoqué l'effondrement de la tour historique de Dharhara, attraction touristique où environ 150 personnes devaient se trouver au moment du séisme, selon la police.

Une trentaine de corps ont été extraits des ruines de cette tour blanche de neuf étages, ainsi qu'une vingtaine de blessés, a dit à l'AFP un responsable de la police locale, Bishwa Raj Pokharel.

Ailleurs, la Croix-Rouge s'inquiète du sort des villageois des zones rurales isolées proches de la zone de l'épicentre. «Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables», a averti Jagan Chapagain, directeur pour l'Asie-Pacifique de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

«Les routes ont été endommagées ou bloquées par des coulées de boue. Les communications sont rompues, ce qui nous empêche d'entrer en contact avec les branches locales de la Croix-Rouge et d'obtenir des informations crédibles», selon lui

«Nous avons vu des scènes terribles de destruction, des hôpitaux qui ont été évacués et des patients soignés dehors à même le sol, des maisons et des immeubles démolis, des routes avec des crevasses béantes», a renchéri Eleanor Trinchera, coordinatrice pour Caritas Australia.

Les premières crémations de masse ont été organisées dans un district de Katmandou.

Rescapés de l'Everest

Les rescapés de l'Everest ont également narré une scène dantesque d'avalanche: «J'ai couru et la vague, semblable à un immeuble blanc de 50 étages, m'a aplati. J'ai essayé de me relever et elle m'a aplati à nouveau», a raconté à l'AFP George Foulsham, un biologiste de Singapour féru de montagne.

Dix-huit décès ont été confirmés dans le massif par un responsable du tourisme népalais à la suite de la première avalanche consécutive au séisme de samedi.

Parmi les morts figurent «des grimpeurs étrangers», selon un responsable de l'office du tourisme népalais, Gyanendra Kumar Shrestha.

En ce début de saison de montagne, des centaines d'alpinistes se trouvent au camp de base du toit du monde, situé à 5500 mètres d'altitude.

Solidarité internationale

La communauté internationale a commencé à se mobiliser.

L'Inde voisine a dépêché 13 avions de transport militaire chargés de nourriture, couvertures et matériel humanitaire. La Chine a annoncé l'envoi  de 62 secouristes aidés de chiens.

Washington a annoncé l'envoi d'équipes de secours et le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars, suivi par Londres avec 5 millions de livres, le Canada de 5 millions de dollars et l'UE de 3 millions d'euros.

Deux avions russes transportant des sauveteurs devaient quitter la Russie dimanche, selon le ministère des Situations d'urgence.

Des ONG françaises, comme Médecins du Monde (MDM), Handicap International et Action contre la Faim ont déjà des équipes à pied d'oeuvre.

Plusieurs équipes composées de chirurgiens, de médecins, de logisticiens et de coordinateurs sont parties ou s'apprêtent à partir d'Inde, de Bruxelles, du Japon et de Paris, selon Laurent Sury, responsable des programmes d'urgence à Médecins sans frontières (MSF). Cette ONG compte également «déployer un hôpital gonflable pour prendre en charge les blessés» à l'extérieur de Katmandou, a-t-il affirmé à l'AFP. L'hôpital, qui comprend deux blocs chirurgicaux et une salle de réveil, a une capacité de 60 à 80 lits.

Enfin 53 collaborateurs de Handicap International ont commencé à distribuer fauteuils roulants et béquilles à deux hôpitaux, selon un communiqué de l'ONG.