Barack Obama a affirmé vendredi aux côtés du nouveau premier ministre japonais Shinzo Abe que leurs pays étaient engagés à des «actes forts» vis-à-vis de la Corée du Nord, après la «provocation» de son troisième essai nucléaire.

M. Obama, qui recevait Shinzo Abe dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, a assuré face aux journalistes que Washington et Tokyo avaient parlé de leur «inquiétude vis-à-vis des actes de provocation entrepris par la Corée du Nord», et de leur «détermination à des actes forts en réaction» à l'essai du 12 février.

M. Abe, dont le parti de droite est sorti vainqueur des législatives de décembre, et qui est partisan d'une ligne dure face à la Corée du Nord, a indiqué pour sa part qu'il partageait l'opinion de M. Obama sur la nécessité d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant Pyongyang.

«Nous ne pouvons pas tolérer les actes de la Corée du Nord, comme le lancement de missiles et un essai nucléaire», a affirmé M. Abe, dont les propos étaient traduits du japonais par un interprète.

«Nous nous sommes mis d'accord pour coopérer mutuellement afin de gérer le dossier nord-coréen de façon résolue», a-t-il ajouté.

Vue de Tokyo, cette visite était l'occasion de renforcer les relations entre les deux alliés, dégradées selon le camp de M. Abe sous les gouvernements de centre gauche précédents, alors que le Japon s'inquiète des visées nucléaires de Pyongyang et fait aussi face à une grave crise avec la Chine sur des questions territoriales.

«Fermeté» face aux revendications de Pékin

Après que lui et M. Obama eurent employé des mots relativement mesurés vis-à-vis de Pékin, qui dispute à Tokyo la souveraineté sur des îles situées en mer de Chine orientale, les Senkaku selon la toponymie japonaise, les Diaoyu pour les Chinois, M. Abe a moins mâché ses mots quelques heures plus tard face au groupe de réflexion CSIS de Washington.

«Nous ne pouvons tout simplement pas tolérer quelque défi que ce soit, maintenant ou à l'avenir. Aucun pays ne devrait se tromper, ou sous-estimer la fermeté de notre résolution», a-t-il assuré.

Il a toutefois affirmé qu'il n'avait «aucunement l'intention de (se) lancer dans une escalade» avec les autorités chinoises. Il a appelé Pékin à la coopération et a qualifié les relations de son pays avec la Chine de «parmi les plus importantes».

«Ma porte restera toujours ouverte pour les dirigeants chinois», a-t-il assuré. Mais il a aussi martelé que les Senkaku faisaient partie intégrante du «territoire souverain du Japon».

À la Maison-Blanche, M. Obama avait assuré que «le Japon est l'un de nos alliés les plus proches, et l'alliance américano-japonaise constitue le pilier central de notre (dispositif) de sécurité dans la région, et de nombre de nos opérations dans la zone Pacifique».

Au plan économique, les deux dirigeants ont aussi abordé la participation du Japon - souhaitée par les États-Unis - au «Partenariat transpacifique» (TPP), en vue de constituer la plus vaste zone de libre-échange du monde, mais les deux parties ont concédé que «davantage reste à faire» malgré des «progrès».

«Les deux gouvernements poursuivront leurs consultations bilatérales sur l'intérêt possible du Japon à rejoindre le TPP», selon un communiqué commun publié par la Maison Blanche, évoquant parmi les questions à résoudre, celles du secteur automobile.