Le président pakistanais Asif Ali Zardari est rentré lundi au Pakistan après avoir subi un traitement médical à Dubaï, a annoncé le ministre de l'Intérieur de la province du Sind.

«Un avion spécial avec à son bord le président Zardari, sa fille Aseefa et des collaborateurs a atterri sur l'aéroport militaire de la ville portuaire de Karachi», a indiqué à l'AFP le ministre de l'Intérieur de la province du Sind (sud), Manzoor Wasan.

M. Zardari, âgé de 56 ans, s'était rendu aux Emirats arabes unis le 6 décembre après avoir eu des ennuis de santé, alors que soupçonné d'avoir appelé les Etats-Unis à l'aide pour limiter l'influence de la toute puissante armée pakistanaise, il faisait l'objet d'un scandale retentissant.

Le président devait gagner sa résidence par la route après son arrivée  entourée de mesures de sécurité sévères.

«Aucune rencontre n'est prévue dans l'immédiat et le président va se reposer dans sa résidence», a déclaré M. Wasan.

Le président pakistanais, sorti le 14 décembre de l'hôpital de Dubaï où il avait subi des examens après une attaque cardiaque mineure, n'avait pas voulu être hospitalisé dans son pays car sa vie y était menacée, avait déclaré mercredi dernier devant le Sénat le Premier ministre, Yousuf Raza Gilani.

Le brusque départ de M. Zardari à Dubaï le 6 décembre et son hospitalisation immédiate dans cette ville des Emirats arabes unis ont alimenté, depuis, les rumeurs sur l'éventuelle démission de cet homme de plus en plus impopulaire, accusé de corruption et récemment soupçonné par l'opposition et certains médias d'avoir sollicité -juste après qu'un commando américain eut tué Oussama Ben Laden le 2 mai au cours d'un raid clandestin au Pakistan- le soutien des Etats-Unis pour tenter de limiter le pouvoir de l'armée.

Elu en 2008 parce que son épouse, l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, venait d'être assassinée dans un attentat suicide attribué aux talibans alliés à Al-Qaïda, M. Zardari a plusieurs fois mentionné, depuis, le fait qu'il se sentait menacé, assurant toutefois qu'il n'avait «pas peur de mourir».

Mais, depuis quelques mois, il ne sortait quasiment jamais plus du palais présidentiel, sauf pour se rendre à l'étranger.