La presse officielle chinoise a accusé lundi le ministre japonais des Affaires étrangères Seiji Maehara d'être un «extrémiste», coupable d'avoir fait capoter vendredi une rencontre formelle prévue entre les Premiers ministres des deux pays.

«(Le Premier ministre japonais Naoto) Kan a fait un mauvais choix pour représenter le Japon dans les relations internationales. Cet homme politique d'une nouvelle génération, jeune et prometteur, s'est révélé être davantage un extrémiste politique qu'un diplomate», a estimé le journal d'État Global Times.

Afin de déminer la crise persistante entre les deux voisins, le Japon avait annoncé vendredi à Hanoï une rencontre officielle, en face à face, entre les chefs de gouvernement japonais Naoto Kan et chinois Wen Jiabao. Cet entretien a finalement été annulé, la délégation chinoise accusant les Nippons d'avoir délibérément menti et «ruiné» l'atmosphère nécessaire.

«Celui qui porte la responsabilité est le ministre japonais des Affaires étrangères récemment nommé», a affirmé le Global Times, dans un éditorial intitulé «Maehara, un ministre des Affaires étrangères ou de la Défense?»

Wen Jiabao et Naoto Kan ont finalement réussi à se parler samedi à Hanoï en marge du sommet d'Asie de l'Est, mais dans un cadre moins formel qu'espéré au départ.

Les relations sino-japonaises traversent depuis le 7 septembre leur pire crise depuis 2006, après l'arraisonnement d'un chalutier chinois par les autorités nippones au large d'îlots de mer de Chine orientale, appelés Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, revendiqués par les deux pays rivaux.

Depuis qu'il a été nommé mi-septembre, Seiji Maehara a émis des commentaires «les plus insultants de la part d'un responsable gouvernemental japonais depuis dix ou vingt ans», a enfin estimé le Global Times.

Favorable à la révision de la Constitution pacifiste du Japon, régulièrement présenté comme un «faucon» et un «néo-conservateur», M. Maehara avait le 18 octobre parlé d'une réaction «hystérique» de Pékin à propos de ce différend concernant les îles. La Chine s'était déclarée «choquée».