Au moins 110 personnes ont perdu la vie ces derniers jours et des milliers sont sans abri dans une région à cheval entre le Bangladesh et la Birmanie, où de très fortes pluies ont provoqué inondations et glissements de terrains dès le début de la mousson.

Au moins 57 personnes ont été tuées dans le nord-ouest de la Birmanie, selon les médias locaux. Le Bangladesh a fait état de 50 victimes et de 12 000 sans abri.

Des trombes d'eau se sont abattues de part et d'autre de la frontière entre les deux pays. «La zone est toujours exposée car la saison des pluies vient de commencer», a souligné dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) en Birmanie.

«Les autorités locales assurent des missions de secours», a indiqué le New Lights of Myanmar, quotidien officiel birman, précisant que médicaments, vêtements et nourriture ont été livrés.

De nombreuses maisons, monastères et écoles ont été détruits et l'électricité a été coupée, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge locale.

«Nous comptons toujours les victimes dans certaines régions auxquelles nous n'avions pas accès», a-t-il dit, laissant entendre que le bilan pourrait augmenter. Plusieurs ponts ont été détruits, rendant certaines zones très difficiles d'accès.

Le vice-ministre des Affaires intérieures birman, Phone Swe, devait se rendre sur place jeudi pour une mission d'évaluation des besoins et une rencontre avec les ONG et agences onusiennes présentes.

«De nombreuses agences n'ont pas d'accès (aux zones touchées) et la logistique est très compliquée», a indiqué à l'AFP Vincent Hubin, directeur adjoint du bureau de l'Ocha en Birmanie.

La situation semble pourtant encore plus difficile au Bangladesh, où des camps de fortune ont dû être dressés pour les milliers de sans abri.

«Nous avons mis en place 15 camps dans lesquels sont installées 12 000 victimes des inondations et glissements de terrains. Elles ont perdu leurs maisons. On leur fournit un toit et des rations alimentaires», a indiqué Giasuddin Ahmed, administrateur du district de Cox's Bazaar, proche de la frontière birmane.

«Ce sont les plus fortes pluies en trente ans et ça été particulièrement dévastateur parce que 12 centimètres d'eau sont tombés en trois heures», a-t-il ajouté.

Les pluies se sont depuis calmées et ne devraient pas reprendre dans les prochaines 24 heures, selon le centre de prévention des catastrophes naturelles.

Les glissements de terrain sont fréquents dans les régions vallonnées mais déboisées du sud-est du Bangladesh, où vivent des milliers de familles pauvres en dépit des catastrophes naturelles.

L'une des zones les plus touchées, Teknaf, située à la frontière avec la Birmanie, abrite des milliers de réfugiés de la minorité ethnique birmane de confession musulmane, les Rohingyas, décrits par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées au monde.

Environ 15 000 Rohingyas vivant autour de Teknaf dans des camps, de manière légale ou non, ont été touchés par les inondations.

«Nous avons ordonné la réparation des maisons des réfugiés légaux», a indiqué Firoz Salauddin, porte-parole du gouvernement du Bangladesh sur la question des Royingyas, sans faire de commentaire sur le sort des autres, que Dacca veut expulser en Birmanie.

«Plusieurs milliers de réfugiés non enregistrés ont perdu leur maison et il n'y a aucun signe d'aide de la part du gouvernement ni des ONG», a assuré Mojibur Rahman, réfugié Royingya légal. «Ils vivent dehors (...) ils n'ont pas de nourriture».

-Avec AP