(Pékin) La plus grande usine d’iPhone au monde en Chine a promis mardi des bonus multipliés par quatre aux employés acceptant de rester sur place malgré un confinement lié à des cas de COVID-19.

L’usine, située dans la ville de Zhengzhou (centre) à 600 km de Pékin, est gérée par le groupe taïwanais Foxconn.

Le site, qui emploie plus de 200 000 personnes, est confiné depuis mi-octobre après la détection d’un foyer de coronavirus.

Des vidéos d’employés se plaignant de leurs conditions de travail et d’un manque de protection face au virus ont été partagées sur les réseaux sociaux.

Des images ont montré ce week-end certains employés s’enfuir de l’usine avec leurs valises et grimper par-dessus un grillage, pour ensuite rentrer à pied chez eux.

« Je n’ai pris qu’un sac à main, trois paquets de nouilles instantanées, quatre bouteilles de lait, deux bouteilles d’eau et un peu de pain », a raconté à l’hebdomadaire China Newsweek une employée de Foxconn, Li Yan, qui explique avoir dû marcher trois heures après s’être échappée.

L’AFP a contacté plusieurs salariés de l’usine, mais n’a pas obtenu de réponse.

Pour retenir ses salariés, Foxconn a annoncé mardi sur le réseau social WeChat qu’il verserait un bonus quotidien de 400 yuans (environ 75 $ CA) par jour de présence au travail, soit quatre fois le montant habituel.

Le personnel recevra aussi un bonus additionnel en cas de présence à l’usine pour au moins 15 jours en novembre. Ce bonus peut atteindre 15 000 yuans (2825 $ CA) en cas de présence le mois entier.

« Contrôlable »

Foxconn, dont l’usine de Zhengzhou est celle qui fabrique le plus d’iPhone au monde pour le groupe américain Apple, dit affronter une « longue bataille » contre la COVID-19.

Le nombre d’employés confinés n’a pas été précisé.

Un responsable de l’usine a affirmé à China Newsweek qu’aucun cas grave n’avait été enregistré et que la situation était pour l’instant « contrôlable ».

L’entreprise assure « coopérer avec le gouvernement pour organiser le personnel et les véhicules » et permettre aux employés de partir s’ils le souhaitent.

Les autorités locales ont ordonné aux employés fuyards de se signaler puis de se mettre en quarantaine chez eux plusieurs jours.

Bien que peu élevé, le nombre de cas de COVID-19 en Chine est en hausse ces derniers jours.  

Mardi, plus de 2000 nouveaux cas positifs ont été annoncés sur le territoire pour le deuxième jour consécutif.

La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique zéro COVID-19, qui se traduit par des confinements à répétition, des tests PCR quasi obligatoires plusieurs fois par semaine et le placement en quarantaine des personnes issues de zones à risques.

Le territoire semi-autonome de Macao (sud) a ainsi annoncé un dépistage général de ses 680 000 habitants mardi après la découverte d’une poignée de cas, qui a entraîné le confinement d’un de ses casinos.

La ville de Canton (sud) a pour sa part annoncé des confinements partiels dans plusieurs quartiers lundi, tandis que des foyers ont été détectés dans des villes du nord-est du pays, près de la frontière avec la Russie et la Corée du Nord.