(Washington) Pyongyang pourrait reprendre ses tests nucléaires cette année pour tenter de forcer Washington au dialogue, ont estimé les services de renseignement américains dans leur rapport annuel sur les menaces à l’égard des États-Unis dans le monde.

« Le leader nord-coréen Kim Jong-un pourrait prendre des mesures agressives et potentiellement déstabilisantes pour modifier l’équilibre des forces dans la région et créer des dissensions entre les États-Unis et leurs alliés, y compris par la reprise des essais d’armes nucléaires et de missiles balistiques à longue portée (ICBM) », indique ce rapport de la direction du renseignement américain (DNI) publié mardi.

« Nous jugeons que Kim considère l’arme nucléaire comme l’ultime dissuasion contre une intervention étrangère et qu’il est convaincu qu’il finira par obtenir le respect de la communauté internationale » lorsque la Corée du Nord sera une puissance nucléaire, indiquent les services de renseignement dans ce document.

La Corée du Nord n’a pas testé de missile à longue portée depuis plus de trois ans, et laissé la porte ouverte à des négociations avec les États-Unis sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Mais « Kim pourrait envisager de reprendre les tests de missiles de longue portée ou nucléaires cette année pour tenter d’obliger les États-Unis à négocier avec lui aux conditions de Pyongyang », ajoutent-ils.

Le rapport de 27 pages, rédigé le 9 avril, évoque également le programme nucléaire iranien, anticipant la décision annoncée mardi par Téhéran de commencer à enrichir l’uranium à 60 %.

« Nous continuons de penser que l’Iran ne mène pas actuellement les activités clés que nous considérons nécessaires pour produire une arme nucléaire », indiquent les services de renseignement américain.

« Si Téhéran n’obtient pas un allègement des sanctions, les responsables iraniens envisageront probablement des options allant de l’enrichissement à 60 % de l’uranium à la construction d’un nouveau réacteur à eau lourde de 40 mégawatts », ajoutent-ils.

L’Iran a annoncé mardi son intention de « commencer à enrichir l’uranium à 60 % », niveau qui le rapprocherait d’une capacité d’utilisation militaire, deux jours après un « sabotage » de son usine d’enrichissement de Natanz, que Téhéran impute à Israël.

L’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 à Vienne entre la République islamique d’Iran et le Groupe des Six (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), prévoit que Téhéran accepte de modifier son réacteur à eau lourde d’Arak, sous contrôle de la communauté internationale, de manière à y rendre impossible la production de plutonium à usage militaire.