(Buenos Aires) Les autorités argentines ont annoncé mercredi l’arrestation fin décembre, à Buenos Aires et en banlieue, de trois ressortissants étrangers d’origines syrienne et libanaise, soupçonnés de « planifier une action terroriste dans le pays ».

Les suspects, dont l’un est porteur de passeports vénézuélien et colombien, ont été arrêtés le 30 décembre et en parallèle les autorités ont effectué « le suivi d’un colis » en provenance du Yémen, a indiqué le ministère de la Sécurité sur son compte X, en annonçant : « nous avons neutralisé une possible cellule terroriste ».

Les suspects ont été déférés devant un magistrat mercredi matin, a indiqué par ailleurs l’agence officielle Telam, citant des sources judiciaires.

La ministre de la Sécurité a déclaré à la presse que les enquêteurs étaient en train de vérifier les « identités réelles » des suspects, car « certains détenaient des passeports distincts de ceux utilisés pour entrer en Argentine ».

Les suspects ont été interpellés l’un à Buenos Aires, l’autre dans la banlieue d’Avellaneda, et le troisième dans un aéroport. Aucun d’eux « ne faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international », a-t-elle précisé.

« Nous verrons si c’était une cellule qui venait en Argentine, ou si cela avait une autre connotation », a-t-elle précisé.

Les arrestations, a-t-elle poursuivi, sont intervenues « sur la base de renseignements de diverses sources, fournis par les États-Unis et par Israël », et une autre information en provenance de Colombie.

Un passé d’attentats antisémites

L’Argentine, a souligné Mme Bullrich, était particulièrement attentive ces jours-ci au risque de sécurité, car elle héberge, jusqu’au 4 janvier, les « Maccabiades » panaméricaines, ou olympiades juives panaméricaines, qui se déroulent tous les quatre ans. Le président Javier Milei, ouvertement proche de la communauté juive, a inauguré la semaine dernière cet évènement.

Le contexte actuel de guerre au Proche-Orient a également suscité une « attention spéciale » des autorités argentines au risque terroriste, a-t-elle ajouté.

Javier Milei, le président ultralibéral qui a pris ses fonctions il y a moins d’un mois, a régulièrement affirmé que ses alliés naturels étaient les États-Unis et Israël.

L’Argentine, qui compte la communauté juive la plus importante d’Amérique latine, a été par le passé la cible de deux attentats importants visant cette communauté.

L’ambassade d’Israël avait été visée en 1992 par un attentat à la bombe qui avait fait 29 morts et 200 blessés. Deux ans plus tard, un autre attentat, contre l’AMIA (Association mutuelle israélite argentine), avait fait 85 morts et 300 blessés, dans ce qui est le pire attentat de l’histoire du pays.

« En amont des arrestations du 30 décembre, un des éléments qui nous a inquiétés est que l’hôtel (où devaient loger les trois suspects) était situé à deux pâtés de maisons de l’ambassade d’Israël », a souligne Mme Bullrich.

Les trois étaient destinataires présumés d’un colis en provenance du Yémen, « colis de 35 kilos » selon le ministère, mais sur lequel Mme Bullrich n’a pas donné de précisions.