(Guatemala) Au moins six personnes sont mortes et 13 sont toujours portées disparues au Guatemala après la crue d’une rivière provoquée par de fortes pluies qui a emporté six habitations précaires de la capitale, a annoncé lundi la sécurité civile.  

« Six corps ont été retrouvés […], deux mineurs et les autres adultes », a déclaré à la presse Walter Monroy, secrétaire adjoint de la Coordination nationale pour la réduction des catastrophes (Conred, sécurité civile).

La « crue de la rivière a emporté les maisons du quartier Dios Es Fiel, situé sous le pont El Naranjo », avait plus tôt indiqué le porte-parole de la Conred, Rodolfo Garcia. M. Monroy a précisé que la montée subite des eaux était la conséquence d’une « retenue » d’eau qui s’était formée suite à un glissement de terrain en amont.

L’organisme avait fait état dans un rapport préliminaire de « 18 personnes portées disparues », dont dix enfants.

Des centaines de secouristes participent aux recherches qui ont été suspendues lundi en raison des pluies et reprendront mardi, a indiqué le porte-parole des pompiers volontaires, Bayron Morales.

À la recherche de sa sœur Josefina, 23 ans, portée disparue, Mardoqueo Escalante, 35 ans, a aidé aux recherches aux côtés de sauveteurs accompagnés de chiens spécialisés. « Tout ce qu’on veut, c’est la retrouver », a-t-il dit, épuisé.

« Comme une tornade »

Malgré l’interdiction des autorités, des centaines d’habitations précaires ont été construites sur les flancs de cette rivière, qui recueille une grande partie des eaux usées de la capitale.

L’incident s’est produit aux premières heures lundi matin, après de fortes pluies dimanche.  

Des tonnes d’eau, de pierres, de terre et de débris ont enseveli les habitations en tôle de ce quartier déshérité, a constaté un journaliste de l’AFP.

« C’était comme une tornade, la rivière était forte, elle a emporté plusieurs maisons, malheureusement tout ce secteur a disparu », a témoigné Esau Gonzalez, un habitant du quartier sinistré.

« Au Guatemala il n’y a pas de politique de logement et c’est pour cela que nous sommes ici », a souligné l’homme de 42 ans.  

« La rivière a emporté des familles entières. Malheureusement, nous connaissions les risques, mais si nous sommes ici c’est par nécessité », a expliqué un autre habitant du quartier, Marvin Cabrera, un livreur à moto de 36 ans.  

Des milliers de personnes au Guatemala, où 59 % des 17,7 millions d’habitants vivent dans la pauvreté, ont été contraintes de construire leur maison dans des zones à risque, notamment d’inondation, en raison du manque de logements.  

Iris Lopez, 27 ans, habitante du quartier sinistré de Dios Es Fiel, espère être autorisée à « construire une nouvelle petite maison, peut-être pas ici, mais ailleurs ».

Selon la Chambre guatémaltèque de la construction (CGC) et l’Association nationale des constructeurs de maisons (Anacovi), il manque dans le pays environ deux millions de logements.