(Santiago du Chili) Les députés chiliens ont rejeté mardi une proposition de loi en faveur de la décriminalisation de l’avortement, avec pour conséquence un gel de son examen au Parlement pendant un an.

Avec 65 votes contre, 62 pour et une abstention, la Chambre basse a rejeté le texte « qui dépénalise l’avortement consenti […] jusqu’à 14 semaines de grossesse », a fait savoir l’institution dans un communiqué.

Nous présenterons encore et encore (une proposition de loi). Nous perdrons autant de fois que nécessaire pour obtenir un avortement libre, légal et gratuit pour toutes les femmes.

La députée de gauche Maite Orsini.

Les parlementaires ont commencé à débattre en janvier de cette proposition de loi déposée en 2018 par l’opposition de gauche pour éviter une peine de prison — trois à cinq ans — aux femmes choisissant de se faire avorter.

Le 28 septembre, les députés chiliens avaient approuvé le texte « en général » permettant l’ouverture du débat. Depuis le texte est retourné en Commission où il a été adapté à la loi existante sur l’identité de genre afin d’inclure les personnes transgenres qui conservent leurs organes génitaux féminins, mais ont effectué un changement d’identité.  

De retour à la Chambre, la proposition a été débattue pendant deux jours avant le vote de mardi.

Jusqu’à 2017, le Chili était un des rares pays n’autorisant l’avortement sous aucune condition, selon une loi votée sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Sous la pression de mouvements féministes, un texte avait finalement été voté permettant l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère, de l’enfant ou de viol.  

En Amérique latine, l’interruption volontaire de grossesse est légale en Uruguay, à Cuba, en Argentine, dans la ville de Mexico et trois États mexicains.

Elle est totalement interdite au Salvador, au Honduras, au Nicaragua, en République dominicaine et en Haïti.

Dans les autres pays d’Amérique latine, l’avortement n’est autorisé que dans les cas où la vie de la femme est en danger, ou dans certains cas s’il y a eu viol ou si le fœtus n’est pas viable.