(Genève) Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé lundi un cri d’alarme sur la situation au Brésil et au Mexique en proie à une progression rapide de la COVID-19, appelant les autorités des deux pays à prendre la situation « très au sérieux ».

« Je pense que le Brésil doit prendre cela très, très sérieusement. C’est très, très inquiétant », a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus, face à l’évolution de la pandémie dans un pays dont le président, Jair Bolsonaro, nie la gravité de la maladie et a fait savoir la semaine dernière qu’il ne se ferait pas vacciner.

Lors de sa conférence de presse bihebdomadaire à Genève, il a lancé le même appel au Mexique qui, a-t-il souligné, est « en mauvaise posture ».

« Le nombre de cas a doublé et le nombre de morts a doublé », s’est inquiété Tedros Adhanom Ghebreyesus, avant d’insister : « nous voulons demander au Mexique de prendre cela très au sérieux ».

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Le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus

Le Brésil, qui compte 212 millions d’habitants, est le deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie, avec plus de 170 000 morts, derrière les États-Unis, selon l'Université Johns Hopkins.

Le directeur général de l’OMS a souligné que le Brésil avait réussi à faire baisser de deux tiers quasiment le nombre de cas depuis le pic atteint en juillet, avec 114 000 cas lors de la semaine du 2 novembre. Mais « pendant la semaine du 26 novembre, on est de nouveau à 218 000 cas par semaine », a-t-il souligné.  

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Des bénévoles vaporisent du désinfectant dans une allée du quartier pauvre de Santa Marta, à Rio de Janeiro, Brazil, le 28 novembre.

« Si vous prenez le nombre de morts, la semaine du 2 novembre c’est 2538 et maintenant nous en avons 3876 », a-t-il poursuivi.

Le président brésilien d’extrême droite a été critiqué pour sa gestion de l’épidémie, minimisant sa gravité, et s’est opposé à la restriction des activités économiques.

Il a personnellement surmonté la COVID-19 en juillet après avoir été contaminé à l’âge de 65 ans, profitant de l’occasion pour réaffirmer sa foi inébranlable dans l’hydroxychloroquine, dont l’efficacité n’est toutefois pas prouvée scientifiquement.

« Je vous le dis, je ne le prendrai pas [le vaccin] », avait-il lancé jeudi.

Le Mexique a atteint la barre des 100 000 morts le 20 novembre, et huit jours plus tard, a dépassé pour la première fois le seuil des 12 000 cas de contamination par jour. À Mexico, le nombre de cas a augmenté de 30 % la semaine du 23 au 28 novembre, selon les chiffres officiels.