La Cour suprême vénézuélienne a accusé vendredi les États-Unis de poursuivre des «intérêts obscurs» pour «prendre le contrôle de la justice» du pays, au lendemain des sanctions économiques imposées par Washington à huit membres de cette institution.

«Les objectifs de l'empire (surnom donné par Caracas aux États-Unis), mus par des intérêts obscurs, sont d'ébranler l'indépendance du pouvoir judiciaire pour prendre ainsi le contrôle de l'administration de la justice», a dénoncé Maikel Moreno, président de la Cour suprême (TSJ), lisant un communiqué face à la presse.

Les États-Unis ont placé jeudi sur leur liste noire financière huit membres du TSJ, dont M. Moreno, accusés d'avoir aggravé la crise politique du pays en affaiblissant l'autorité du Parlement, contrôlé par l'opposition depuis fin 2015.

Ces juges ont «exacerbé la situation en interférant constamment avec la branche du pouvoir législatif», dont le TSJ a annulé toutes les décisions depuis que l'opposition y est majoritaire, a déclaré le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, cité dans un communiqué.

Dès jeudi soir, la ministre vénézuélienne des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, avait jugé sur Twitter «inouï et inadmissible» que Washington «impose des sanctions à un pouvoir public souverain et indépendant, en violation des lois internationales».

Le gouvernement américain «essaie de contraindre et intimider la conscience des magistrats (...) pour imposer un programme en marge des lois et du processus démocratique du pays», a estimé vendredi le TSJ.

Secoué depuis début avril par une vague de manifestations et violences ayant fait 44 morts, le Venezuela accuse régulièrement les États-Unis de soutenir et financer l'opposition en vue de fomenter un coup d'État.