Le ministère soudanais des Affaires étrangères a convoqué jeudi le Chargé d'affaires américain à Khartoum pour protester contre le décret migratoire du président Donald Trump, qui range le Soudan parmi les pays dont les ressortissants sont temporairement interdits d'entrée aux États-Unis.

Le nouveau décret migratoire, signé lundi et qui entre en vigueur le 16 mars, interdit temporairement l'entrée aux États-Unis des réfugiés et des ressortissants de six pays à majorité musulmane (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan, Yémen) pour éviter l'infiltration de terroristes potentiels sur le territoire américain, selon l'administration américaine.

Le nouveau texte a été amendé et atténué par rapport à la version du 27 janvier, qui avait provoqué une onde de choc dans le monde. Mais le Soudan a été maintenu dans la nouvelle version du décret.

Le ministère a ainsi exprimé son «mécontentement» à Steven Koutsis, plus haut diplomate américain en poste à Khartoum, à propos du nouveau décret de M. Trump.

Le ministère l'avait déjà convoqué le 29 janvier pour protester contre le premier décret signé par M. Trump.

«Le Chargé d'affaires américain a été informé du mécontentement du Soudan par rapport aux décisions émises le 6 mars par l'administration américaine», a affirmé jeudi le ministère soudanais des Affaires étrangères, soulignant que «ce décret ne reflétait pas l'importante coopération du Soudan dans la lutte antiterroriste».

«Les citoyens soudanais n'ont jamais été liés à aucun crime ou acte terroriste commis aux États-Unis», avait indiqué mardi ce même ministère, exprimant déjà son «mécontentement» et appelant Washington à revenir sur «cette décision sévère».

Le ministère a affirmé jeudi avoir signifié au diplomate américain que le Soudan espérait être retiré de la liste américaine des États «soutenant le terrorisme».

Peu avant la fin de son mandat, l'ex-président Barack Obama avait pris la décision «historique» de lever certaines sanctions économiques américaines imposées au Soudan.

Avant l'allègement de ces sanctions le 13 janvier, le Soudan se trouvait depuis 1997 sous embargo commercial des États-Unis qui l'accusaient de soutenir des groupes islamistes armés.

Le défunt fondateur et chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, a été basé dans la capitale soudanaise entre 1992 et 1996.