L'armée nigériane a annoncé lundi avoir déjoué un projet d'attentat à l'arme lourde et aux bombes artisanales préparé par le groupe islamiste Boko Haram dans la ville de Maiduguri (nord-est).

« Neuf terroristes se sont introduits dans Maiduguri armés de fusils d'assaut AK-47 dans un véhicule [...] transportant 20 bombes artisanales » qui devaient « exploser dans plusieurs endroits de la ville », a affirmé dans un communiqué le porte-parole de l'armée, le colonel Sani Usman.

Le communiqué ne donne pas d'autre précision sur cette opération et le porte-parole, interrogé par l'AFP, a refusé de dire si les neuf assaillants avaient été arrêtés.

Maiduguri, capitale de l'État de Borno, a été plusieurs fois la cible d'attentats perpétrés par le groupe extrémiste affilié au groupe État islamique (EI) et qui a lancé depuis 2009 une insurrection armée pour imposer la création d'un État islamique dans cette partie du Nigeria à majorité musulmane.

Au moins 265 personnes ont été tuées dans une série d'attentats, dont 117 lors d'une attaque en septembre, dans ce carrefour commercial du nord-est du pays depuis la prise de fonctions fin mai du président Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte contre Boko Haram une priorité.

L'insurrection a fait au moins 17 000 morts et 2,6 millions de déplacés, alors que Boko Haram frappe également régulièrement au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins.

Les forces armées nigérianes ont annoncé ces derniers mois plusieurs succès contre Boko Haram en repoussant les insurgés de territoires conquis, en détruisant leurs camps et en libérant plusieurs centaines de prisonniers.

L'armée a ainsi indiqué lundi avoir « découvert et détruit » un atelier de fabrication de bombes artisanales et de roquettes près de Bama, à 70 km au sud-est de Maiduguri. Des bonbonnes de gaz, des tuyaux, des outils de soudure, des bombes non chargées et des produits chimiques ont notamment été retrouvés.

Boko Haram a détruit plus de 1000 écoles cette année

GENÈVE - L'organisation islamiste Boko Haram a détruit quelque 1100 écoles cette année dans la région du lac Tchad, a dénoncé lundi le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Sahel, Toby Lanzer.

Les écoles se trouvaient au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigeria, soit les quatre pays les plus affectés par les attaques du groupe qui a été placé en 2014 par l'ONU sur sa liste noire des organisations terroristes, a précisé le haut responsable onusien, lors d'une conférence de presse.

Ce n'est pas la première fois que le groupe est accusé d'avoir attaqué des écoles et universités.

L'insurrection menée par Boko Haram a fait au moins 17 000 morts depuis 2009. Les violences ont déplacé 2,6 millions de personnes, dont 2,2 millions sont des Nigérians, selon M. Lanzer.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a donné pour objectif à l'armée de mettre un terme d'ici la fin de l'année à l'insurrection.

« Il y a une appréciation assez réaliste de la gravité de la situation », a déclaré M. Lanzer, précisant qu'il parlait spécifiquement de l'administration dirigée par M. Buhari.