Les mesures de sécurité à l'aéroport de Charm el-Cheikh sont déficientes depuis longtemps, ont révélé à l'Associated Press des responsables de la sécurité.

Un dispositif d'inspection des bagages est souvent hors d'usage, et les fouilles manquent de rigueur à une porte d'entrée pour l'essence et la nourriture pour les avions.

La sécurité de cet aéroport et d'autres en Égypte est devenue une inquiétude de premier plan depuis l'écrasement d'un avion russe le 31 octobre, 23 minutes après avoir décollé de Charm el-Cheikh, tuant les 224 personnes à bord.

Une enquête se poursuit, mais les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà indiqué qu'une bombe en était probablement la cause.

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Sept responsables de l'aéroport de Charm el-Cheikh, certains impliqués dans la sécurité depuis plus de 10 ans, ont rapporté les faiblesses à l'Associated Press, sous le couvert de l'anonymat. Plusieurs ont affirmé qu'un scanner défectueux a été mentionné dans des rapports remis à leurs supérieurs, mais que la machine n'a pas été remplacée.

Pots-de-vin

L'un des responsables, impliqué dans la sécurité des avions, a également révélé que des policiers mal payés faisant la surveillance des machines à rayons X acceptaient les pots-de-vin.

«Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai intercepté un sac plein de drogue ou d'armes qu'ils avaient laissé passer pour 10 euros», s'est-il désolé.

Le président égyptien, Abdel-Fattah el-Sissi, s'est défendu, disant que les autorités britanniques avaient envoyé une équipe pour évaluer l'aéroport il y a 10 mois en coopération avec les autorités égyptiennes, et qu'elles étaient satisfaites des résultats.

Le porte-parole du département britannique des Transports n'a pas voulu commenter les détails des conclusions de l'équipe. Le secrétaire des Transports britannique, Patrick Mcloughlin, a toutefois laissé entendre vendredi que le contrôle des bagages enregistrés était insuffisant. À la BBC, il a affirmé que le ministère avait imposé des vérifications additionnelles sur ses vols, «car nous n'étions pas pleinement satisfaits de la manière dont le contrôle était fait».

Scanner vieux de 10 ans

Tous les sacs passent par un scanner lorsque les passagers entrent dans l'aéroport de Charm el-Cheikh. Les bagages de cabine passent par une seconde machine avant d'embarquement.

Le scanner défectueux, dans la zone de tri des bagages enregistrés, est âgé de 10 ans. Selon l'une des sources, ses défectuosités sont dues à «la stupidité humaine», parce que les opérateurs ne l'utilisent pas correctement.

«J'ai vu des gens le débrancher pour économiser de l'électricité», a-t-il dit.

Selon une autre, le personnel s'assure que l'appareil fonctionne bien seulement lorsque des experts internationaux sont présents pour évaluer l'aéroport.

Le ministre de l'Aviation et son porte-parole n'ont pas répondu aux nombreux appels et messages textes pour obtenir leur réaction.