Deux soldats de la force africaine en Centrafrique (MISCA) ont été blessés jeudi à Bria (400 km au nord-est de Bangui) lorsque les forces internationales ont été prises à partie par des partisans de l'ex-rébellion Séléka, ont indiqué vendredi des habitants et la force française Sangaris.

«Des jeunes musulmans manipulés par la Séléka les ont accueillies à coup de pierres jeudi», a indiqué un enseignant, joint au téléphone par l'AFP depuis Bangui. Un jeune a été tué pendant ces accrochages, selon cette source, qui n'a pas précisé les circonstances de la mort du jeune homme.

«Nous avons bien été pris à partie par un groupe armé malveillant», a confirmé à l'AFP le capitaine Sébastien Isern, officier de communication de Sangaris à Bangui.

«Nous n'avons pas essuyé de pertes, mais deux soldats de la MISCA ont été blessés», a-t-il indiqué, sans préciser la gravité de leur blessure. Il n'a rien dit sur les pertes éventuelles parmi les assaillants.

Selon lui, la situation «reste complexe et volatile en raison d'une minorité qui refuse les mesures de confiance (désarmement) et qui instrumentalise» des habitants.

Selon un employé de l'hôpital, situé dans le centre de la ville, les soldats de Sangaris et du contingent congolais de la MISCA sont ensuite «tombés dans une embuscade vers 19 h (14 h, heure de Montréal) devant l'hôpital, alors qu'ils regagnaient leur base à l'aéroport».

Des échanges de tirs ont eu lieu pendant 30 minutes, a précisé cet employé sous couvert de l'anonymat.

La situation était tendue vendredi matin, avec des jeunes armés de couteaux, et les boutiques fermées, selon des habitants.

Une centaine de véhicules Sangaris sont déployés à l'aéroport de Bria, selon des habitants.

Après s'être déployées dans le sud et le centre, les forces internationales continuent leur avancée vers l'est et le nord, des territoires dans lesquels les ex-Séléka - en majorité des musulmans, chassés de Bangui après avoir pris le pouvoir en mars 2013 - se sont repliés, vers les frontières du Soudan et du Tchad.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé jeudi le déploiement d'environ 12 000 Casques bleus en Centrafrique pour tenter de sécuriser un pays livré depuis un an à l'anarchie et aux violences entre chrétiens et musulmans.

Ces 10 000 soldats et 1800 policiers formeront la MINUSCA - Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine.

Ils prendront dans cinq mois la relève de 6000 soldats de la force africaine de la MISCA, sur place aux côtés de 2000 militaires français dans cette ancienne colonie française. Les Européens ont aussi promis 800 hommes.