Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a promis samedi de convoquer rapidement le Parlement pour présenter des «mesures importantes», issues d'un mois de «concertations nationales» ayant rassemblé de nombreux acteurs politiques et civils.

Pour répondre aux demandes de meilleure gouvernance adressées au pouvoir, «à brève échéance je convoquerai les deux chambres du Parlement en Congrès», a déclaré samedi M. Kabila, à la clôture des «concertations nationales». Ces assises politiques ont réuni pendant près d'un mois des délégués de la majorité et d'une partie de l'opposition et de la société civile.

«À cette occasion, des mesures importantes seront annoncées pour répondre aux préoccupations légitimes des délégués, et par delà, à celles du peuple», a ajouté le chef de l'État, sans plus de précision, après s'être fait remettre officiellement les recommandations émanant des quelque 900 délégués ayant participé à ce forum.

Selon une source proche de la présidence, M. Kabila pourrait s'adresser au Congrès dès la semaine prochaine. L'hypothèse d'un remaniement ministériel, à l'issue duquel le premier ministre Augustin Matata Ponyo conserverait son poste, est également souvent évoquée par des sources diplomatiques et politiques locales.

Rendues publiques jeudi sous la forme d'un catalogue de bonnes intentions, les propositions des «concertations nationales» prônent d'une manière générale une meilleure gouvernance et un renforcement du rôle de l'État, dont l'autorité reste contestée par de multiples groupes armés dans de larges portions de la moitié est du pays.

M. Kabila a succédé en 2001 à son père, Laurent-Désiré Kabila, ancien rebelle devenu président par la force des armes en 1997, quelques heures après l'assassinat de celui-ci. Il a été élu président en 2006 puis reconduit à la tête de l'État pour un deuxième mandat de cinq ans en 2011, à l'issue d'un scrutin contesté.

L'opposition le soupçonne de vouloir modifier l'article de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels pouvant être exercés successivement par la même personne.

M. Kabila a cependant reconnu que le «message» politique adressé par les concertations nationales était que les délégués tiennent «au cadre institutionnel qui régit (le) pays».

Les concertations nationales ont été boudées par le chef du premier parti d'opposition, Etienne Tshisekedi, qui ne reconnaît aucune légitimité au chef de l'État depuis les élections de 2011, ainsi que par Vital Kamerhe, ex-meilleur allié de M. Kabila devenu un des ses opposants les plus actifs.