Un avion-cargo militaire éthiopien s'est écrasé et a pris feu vendredi matin à l'atterrissage à l'aéroport de Mogadiscio, la capitale somalienne, quatre membres de l'équipage sont morts, ont affirmé une source sécuritaire sur place et la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

«C'était un avion-cargo militaire et il y avait six membres d'équipage à bord», a indiqué la source sécuritaire. «Quatre d'entre eux sont morts, deux ont été secourus», a précisé la même source.

L'Amisom, dont le siège à Mogadiscio jouxte l'aéroport, a confirmé ce bilan dans un communiqué, indiquant que les blessés étaient soignés à l'hôpital de l'Amisom à Mogadiscio et qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer les causes de l'écrasement. Elle a précisé qu'il s'agissait d'un appareil de l'armée éthiopienne, et présenté ses «condoléances au gouvernement et au peuple de l'Éthiopie après la mort des membres d'équipage».

Le représentant spécial des Nations unies pour la Somalie, Nick Kay, a lui aussi immédiatement présenté ses «condoléances» pour cet «écrasement tragique».

Selon le porte-parole du gouvernement somalien, Ridwan Haji Abdiweli, l'avion aurait «perdu l'équilibre» à l'atterrissage.

À ce stade, «rien n'indique qu'il y ait eu une interférence extérieure», a-t-il ajouté, en référence à un possible attentat.

Interrogé, le gouvernement éthiopien a confirmé l'accident vendredi en fin d'après-midi, tout en précisant que ses origines faisaient l'objet d'une enquête. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Dina Mufti, n'a cependant pas été en mesure de confirmer «le nombre de mort ou blessés».

Piste épargnée, reprise des vols

L'aéroport a été fermé dans la foulée de l'accident. Mais, comme l'Amisom l'avait expliqué, la piste n'avait pas été endommagée et les vols ont pu reprendre dans la soirée.

«Les vols ont repris», a annoncé devant la presse le vice-ministre somalien de l'Information, Abdishakur Ali Mire.

En début d'après-midi, la fumée s'était cependant dissipée, a constaté un journaliste de l'AFP, et les autorités travaillaient à dégager les lieux: la carcasse de l'avion se trouvait juste à côté de la piste de l'aéroport.

Toujours selon l'Amisom, qui intervient en appui des fragiles autorités de Mogadiscio en Somalie, l'avion s'est écrasé un peu avant 8h00 heure locale (vers 34h00).

«Les équipes médicales d'urgence et les pompiers étaient sur place et ont immédiatement maîtrisé le feu», a-t-elle ajouté.

Des sources aéroportuaires à Mogadiscio ont ajouté qu'une série d'explosions avaient été entendues à mesure que le feu se propageait le long de l'appareil, laissant penser qu'il transportait des munitions ou d'autres produits inflammables.

L'Éthiopie a envoyé un contingent militaire dans le Sud-Ouest somalien fin 2011, pour combattre les insurgés islamistes shebab aux côtés de l'Amisom, de la fragile armée somalienne et de militaires kényans.

L'armée éthiopienne a rendu possible la prise d'importants bastions aux shebab dans la zone. Mais Addis Abeba a entamé ces derniers mois son retrait.

Depuis la chute du président Siad Barre en 1991, la Somalie est en état de guerre civile, sans réelle autorité centrale. Insurgés, clans, chefs de guerre et groupes de pirates se battent pour le contrôle de plus ou moins larges parties du territoire.