Les élections législatives qui ont eu lieu en Algérie le 10 mai sont «non crédibles et non transparentes», selon le rapport de la commission nationale de surveillance des élections législatives (CNISEL) présenté samedi à la presse.

«Les législatives du 10 mai 2012 ont été entachées par de nombreux dépassements et infractions, du début de l'opération jusqu'à sa fin ce qui a terni sa probité et sa transparence», conclut le rapport de la CNISEL lu par son président Mohamed Seddiki. «La commission considère que les élections ont perdu leur crédibilité», ajoute-t-il.

La CNISEL, composée de représentants des 44 partis qui ont participé au scrutin, a dans son rapport noté toutes les irrégularités dont elle a eu connaissance depuis la convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats officiels par le Conseil constitutionnel.

Trente-cinq membres de la commission l'ont signé le rapport, quatre étaient absents, le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, vainqueurs des élections, ont refusé de le signer et les autres se sont abstenus.

Le texte officiel est alors que la première version du texte, longue de 70 pages, a circulé mardi dans plusieurs rédactions algériennes. Selon Seddiki cette première version avait été rédigée par huit membres de la commission et le texte définitif n'a été adopté qu'après lecture et débats. Il n'a pas été «dilué sous la pression» a-t-il dit refusant de parler de «fraude» mais qualifiant le scrutin de «non crédible».

Pour la première fois depuis l'instauration du multipartisme en 1989, la présidence de cette commission, chargée du «suivi et du contrôle des opérations électorales», a échappé au contrôle de l'administration. Lors des précédents scrutins, sa présidence avait toujours été confiée à une personnalité, désignée par les autorités. M. Seddiki a été élu par ses pairs.

Le Front de libération nationale (FLN, parti présidentiel) est le grand vainqueur de ce scrutin avec 208 sièges, suivi du Rassemblement national démocratique (RND, du premier ministre Ahmed Ouyahia) avec 68 sièges et de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV, trois partis islamistes) avec 49 sièges. La nouvelle Assemblée compte 462 députés dont 145 femmes.