Le Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel) a remporté vendredi les élections législatives en Algérie, avec 220 des 462 sièges, et les islamistes ont subi un revers, en arrivant en 3e position avec 66 sièges, a annoncé le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia.

Le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia décroche la 2e place, avec 68 sièges.

Ces deux partis nationalistes membres de l'Alliance présidentielle sortante détiennent donc la majorité absolue au sein de la nouvelle assemblée.

Le FLN a amélioré sa performance passant de 136 à 220 sièges, dont 68 femmes, tandis que son allié Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia a remporté six sièges supplémentaires, dont 23 femmes. Le nombre de sièges dans la nouvelle assemblée a été porté à 462 sièges, contre 389 auparavant.

Ces deux partis sont coalisés depuis 2004 dans une Alliance présidentielle que le parti islamiste Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) avait quittée en janvier pour former l'Alliance de l'Algérie Verte (AVV) avec deux autres formations islamistes Al-Islah (Réforme) et Ennhadha (Renaissance).

Ces derniers n'ont remporté que 48 sièges. L'ensemble de six des sept formations islamistes en lice, dont l'AVV, n'ont récolté que 66 sièges.

«Le peuple en 1991 a voté une sanction contre le FLN, en 2012 c'est un vote refuge en faveur du FLN», a déclaré le ministre.

Il faisait allusion à la victoire promise au Front Islamique du Salut (FIS) aux élections de 1991 si elles n'avaient pas été interrompues par les militaires. Le pays a ensuite basculé dans une guerre civile qui a fait près de 200 000 morts.

Le taux de participation au scrutin de jeudi a été revu légèrement à la baisse à 42,36 % des 21 millions d'électeurs, contre 42,9 % annoncés jeudi soir. Ce taux avait atteint 35,67 % en 2007.

«Une grande manipulation»

Les islamistes algériens ont dénoncé vendredi «une grande manipulation» des élections législatives, estimant que les résultats officiels du scrutin pourraient exposer la population «à des dangers» dont ils refusent d'assumer «la responsabilité».

«Il y a une grande manipulation des résultats réels annoncés dans les wilayas (départements) et une exagération illogique de ces résultats en faveur des partis de l'administration», ont-ils affirmé. Cette «pratique» risque d'«expose(r) le peuple à des dangers dont nous n'assumons pas la responsabilité», selon un communiqué reçu par l'AFP peu avant l'annonce des résultats officiels du scrutin.