Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger, de Mauritanie et d'Algérie étaient réunis vendredi à Bamako pour discuter du «terrorisme et de la criminalité transnationale» au Sahel, une région menacée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a constaté l'AFP.

«Plus que jamais, nos peuples et nos pays sont exposés à la menace terroriste, l'existence d'armes lourdes en errance, la persistance du trafic de drogue, le recours à la prise d'otages», a déclaré le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, à l'ouverture de cette réunion d'une journée.

Il a insisté sur «la nécessité» pour ces quatre pays du Sahel d'engager «une action concertée» contre «le terrorisme».

«Nos pays devraient former et mobiliser dans les dix-huit prochains mois des effectifs de 25 000 à 75 000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale», a ajouté M. Maïga, qui souhaite «plus d'unité et d'efficacité» dans la lutte contre le «terrorisme».

Pour le ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdel Kader Messahel, «les défis qui nous interpellent nous imposent une planification de plus en plus pointue et une coordination plus efficace de nos actions».

«Il nous incombe d'évaluer les développements dangereux et la nouvelle dimension que prend la menace terroriste et ses connexions multiples», a-t-il ajouté.

Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, a de son côté évoqué la situation en Libye: «Si le conflit en Côte d'Ivoire a trouvé une issue pacifique, un autre conflit a éclaté en Libye, avec une dissémination à grande échelle des armes et ça nous interpelle».

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a, lui, dénoncé «le paiement de rançon qui sert aux terroristes à tuer le plus grand nombre de personnes», souhaitant que d'autres pays que les quatre représentés à Bamako soient impliqués dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

«Des pays qui sont victimes également de terrorisme ou qui ont une expérience en matière de lutte contre le terrorisme comme le Maroc, le Tchad et la Tunisie doivent être des partenaires», a déclaré un délégué malien.

Le président malien Amadou Toumani Touré doit recevoir en audience vendredi les ministres des Affaires étrangères de ces quatre pays du Sahel.

AQMI, qui a ses racines en Algérie, dispose de plusieurs bases au Mali d'où elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier), commettant des attentats, procédant à des enlèvements, essentiellement d'Occidentaux, et se livrant à divers trafics.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda retient toujours en otage, depuis la mi-septembre 2010, quatre Français enlevés dans le nord du Niger, ainsi qu'une Italienne enlevée le 2 février dans le sud de l'Algérie.