Le taux de participation au référendum a atteint les 20% au Sud-Soudan dimanche, premier jour du scrutin sur l'indépendance de cette région semi-autonome, a annoncé lundi un responsable de la commission référendaire.

«Le pourcentage de ceux qui ont voté hier dans les États du Nord était de 14%, et dans le Sud il était de 20%», a affirmé Paulino Wanawilla Unango, membre de la commission référendaire, lors d'une conférence de presse.

Près de quatre millions de Sud-Soudanais, au Sud-Soudan mais aussi dans le Nord et à l'étranger, sont appelés à voter jusqu'au 15 janvier pour le maintien de l'unité avec le Nord ou la sécession.

Pour que le résultat du vote soit validé, le taux de participation doit être d'au moins 60%. Les responsables sudistes ont appelé sans relâche les électeurs à se rendre aux urnes en masse.

La partition semble inévitable à l'issue de ce référendum prévu par l'accord de paix conclu en 2005 entre le Nord et le Sud, qui a mis fin à une guerre civile de plus de 20 ans à l'origine de deux millions de morts.

M. Wanawilla a donné des précisions sur le calendrier d'annonce des résultats, affirmant que les résultats définitifs devaient être disponibles le 2 février.

«Les bureaux de vote annonceront les résultats du 15 au 17 janvier, puis les comtés annonceront les leurs le 20 et les États le 23», a-t-il dit.

«Pour le Nord du Soudan et l'étranger, les résultats seront annoncés le 26 et pour le Sud le 30. Les résultats (globaux) provisoires seront annoncés le 2 février», a-t-il ajouté.

«Et s'il n'y a pas de contestation, les résultats définitifs seront annoncés le 2 février», a-t-il poursuivi.

La participation restait massive lundi, au deuxième jour d'un scrutin historique qui devrait aboutir à la création du dernier-né des États du monde. L'affluence avait été telle dimanche que plusieurs bureaux de vote de Juba, la capitale sudiste, ont dû fermer plus tard.

Le vote s'étale sur sept jours jusqu'au 15 janvier.

Le Sud-Soudan, vaste région sous-développée mais gorgée de ressources naturelles, a connu deux guerres civiles avec le Nord du pays, la première de 1955 à 1972 et la seconde de 1983 à 2005. Ces deux guerres ont fait environ 2,5 millions de morts et déplacé au moins quatre millions de personnes.

L'accord de paix qui a mis fin à la guerre en 2005 prévoyait la tenue d'un référendum d'autodétermination du Sud-Soudan le 9 janvier 2011, un engagement que plusieurs observateurs jugeaient impossible à tenir il y a encore quelques mois mais qui a finalement été respecté.

Mais cet afflux massif a été terni par les combats continus dans la région d'Abyei, zone frontalière revendiquée par le Nord et le Sud-Soudan.

Des affrontements armés meurtriers opposent en effet depuis vendredi la tribu sudiste Dinka Ngok et les nomades arabes Misseriya dans un secteur situé près du Bahr al-Arab -ou rivière Kiir- à l'intérieur de l'enclave d'Abyei.