Des experts internationaux se trouvaient mardi dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh en Égypte pour tenter de percer le mystère de plusieurs attaques de requins, alors que les touristes se faisaient rares sur les plages.

Les experts, dont un spécialiste des attaques de requins, s'interrogent notamment sur la raison qui a poussé les squales à s'approcher si près des côtes et attaquer plusieurs touristes, dont une a perdu la vie.

George Burgess, qui dirige l'International Shark Attack File, basé en Floride, rappelle que ce type d'attaques est rare.

«Le fait d'avoir plusieurs attaques, survenant l'une après l'autre dans une zone géographique limitée, est un cas de figure très rare», indique-t-il.

Cela est «lié à un évènement qui les a attirés dans le secteur», poursuit-il, indiquant que l'évènement pourrait être le fait de l'homme comme celui de la nature.

«Il y a quelque chose qui a modifié leur équilibre», résume-t-il.

Les plages de Charm el-Cheikh étaient en grande partie désertées mardi, alors que la baignade est interdite depuis dimanche, après l'attaque d'une septuagénaire allemande devant des vacanciers horrifiés.

Seuls des plongeurs professionnels ont été autorisés à aller dans l'eau, ont indiqué des responsables locaux, précisant que les attaques avaient visé jusqu'alors des baigneurs et non des plongeurs.

Selon Mohammed Salem, membre d'un organisme officiel pour la conservation du Sud-Sinaï, le moment et le lieu des trois attaques survenues en l'espace de moins d'une semaine semblent indiquer que «les requins avaient été habitués à être nourris par une personne qui a ensuite cessé» de le faire, ce qui les a poussés à chercher d'autres proies. «C'est l'explication la plus probable», a-t-il ajouté.

Les attaques ont eu lieu l'après-midi, laissant penser que les requins avaient l'habitude d'être nourris à ce moment-là, a-t-il ajouté.

Un expert en requins qui a requis l'anonymat a déclaré à l'AFP qu'il pourrait y avoir «des gens, des compagnies de voyages organisés, irresponsables, qui ont nourri ou essayé d'appâter des requins avec du poulet».

Mais le général Ahmed al-Eledkawy, un conseiller du gouverneur du Sud-Sinaï, a rejeté cette théorie.

«Demandez à n'importe quel skipper. Ils savent que c'est dangereux. Si le comportement du requin est changé, il peut blesser des gens», indique-t-il.

Le 30 novembre et le 1er décembre, trois touristes russes avaient été attaquées et grièvement blessées.

Après ces deux attaques, les autorités avaient annoncé la capture de deux squales, un requin longimane et un requin mako, et les plages avaient été rouvertes samedi malgré l'avertissement d'une association locale selon laquelle un requin était toujours en liberté.

Mardi, le général Eledkawy a affirmé que le requin mako était bien derrière l'attaque du 1er décembre. Selon lui, les traces de mâchoires sur le corps de la touriste et une analyse des dents du requin ont démontré sa responsabilité.

Le requin longimane semble ne pas être impliqué dans les attaques, a-t-il ajouté, précisant qu'au moins un requin était toujours recherché.

Au large, des garde-côtes égyptiens patrouillent et tentent de repérer tout danger potentiel.

Charm el-Cheikh attire chaque année entre trois et quatre millions de vacanciers, et constitue l'un des piliers de l'industrie touristique égyptienne.