Le président rwandais Paul Kagame a menacé de répondre par la «guerre» à tous ceux qui tenteraient de déstabiliser le Rwanda, au lendemain d'un appel au soulèvement lancé par un ancien haut responsable du régime en exil.

«Ceux qui veulent la guerre, ils auront la guerre. Et ils le regretteront», a mis en garde le chef de l'État sortant, lors d'un meeting mardi près de Kigali pour la campagne de la présidentielle du 9 août.

M. Kagame faisait apparemment référence à des déclarations, parues la veille dans le bi-hebdomadaire indépendant ougandais The Observer, du colonel Patrick Karegeya, ex-chef des services de renseignements extérieurs aujourd'hui en exil, qui avait appelé les Rwandais à se «soulever» contre la «dictature» de Kagame.

«Personne ne viendra sauver les Rwandais de la dictature de Kagame et il n'est plus temps de se croiser les mains», a déclaré M. Karegeya.

«De toute évidence, certains y perdront leur vie mais ceux qui mourront auront perdu leur vie pour une juste cause et je suis prêt à soutenir les Rwandais qui veulent combattre la dictature de Paul Kagame», a-t-il ajouté.

«Cet appel est une déclaration criminelle qui ne peut pas être prise à la légère», a réagi dans la presse le porte-parole de l'armée rwandaise, le colonel Jill Rutaremara.

«Rien ne permettra (à M. Karegeya) de couvrir ses crimes et de stopper le cours de la justice», a-t-il ajouté.

Le colonel Karegeya est un ancien compagnon de lutte de Paul Kagame au sein du Front patriotique rwandais (FPR), la rébellion tutsi qui a mis fin au génocide de 1994 et dirige le pays depuis lors.

Tout puissant chef des services de renseignements extérieurs, cet officier de haut rang a fui le Rwanda en 2007 et trouvé refuge en Afrique du Sud, où s'est également exilé depuis mars l'ancien chef d'état-major de l'armée, le général Faustin Kayumba Nyamwasa.

Celui-ci a été victime le 19 juin d'une tentative de meurtre devant son domicile de Johannesburg, pour laquelle l'Afrique du sud a mis en cause des «agents» agissant pour un «pays étranger», sans autre précision. Kigali a démenti toute implication.

«Karegeya, comme son complice fugitif Kayumba Nyamwasa, est un criminel qui a choisi la voie de la violence et qui est réclamé par la justice de son pays (...)», a accusé le porte-parole de l'armée.