Au moins 76 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans l'accident d'un train surchargé survenu lundi soir dans le sud du Congo sur la ligne Pointe Noire-Brazzaville, selon un nouveau bilan encore provisoire mercredi matin.

«Ce matin, le nouveau bilan est de 76 morts. Ces corps sont tous à la morgue», a affirmé à l'AFP un membre de la cellule de crise installée à Pointe Noire, alors que les recherches se poursuivaient.

Le gouvernement congolais avait annoncé mardi soir que le bilan officiel provisoire de l'accident s'établissait à «48 morts et plus de 400 blessés», tout en précisant que «la recherche des décédés» allait «se poursuivre».

Le nombre total de blessés a été évalué à entre 400 et 700, selon les différents bilans établis par les autorités, la cellule de crise ou les hôpitaux.

Mercredi, la radio nationale Radio Congo, s'appuyant sur des témoignages d'équipes ayant participé «à la recherche de corps enfouis dans les herbes et le sable», estimait que certains cadavres, broyés par le choc, ne pourraient sans doute jamais être identifiés.

À Pointe-Noire, les blessés légers ont commencé à quitter mercredi les quatre hôpitaux de la ville pour regagner leurs domiciles. Quelque 160 personnes restaient toutefois hospitalisées, a précisé à l'AFP Simon Edika, le directeur des relation publiques du préfet de Pointe Noire, joint depuis Libreville.

Dès la nuit de lundi à mardi, les gares de Pointe-Noire et Dolisie (100 km à l'est de Pointe-Noire), deuxième et troisième villes du Congo, s'étaient remplies de parents des victimes en pleurs.

Le déraillement du train, survenu à Yanga, à 60 km à l'est de Pointe-Noire et de la côte atlantique, a été attribué à un «problème comportemental» du conducteur par le directeur général de la compagnie du Chemin de fer Congo-océan (CFCO) Joseph Sauveur El Bez.

Mais celui-ci a aussi reconnu que «le nombre élevé de morts est dû à la surcharge: il y avait trop de passagers».

Le gouvernement congolais a lui affirmé que «cet accident serait dû à une vitesse quelque peu excessive». Plusieurs témoins ont également évoqué une vitesse excessive du train.

Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de samedi et jusqu'à lundi, date à laquelle auront lieu des obsèques nationales à Pointe Noire.

Héritage de la colonisation française, le CFCO, dont la construction a coûté la vie à de nombreux Africains, est la principale voie d'échanges qui relie Brazzaville et Pointe-Noire sur 510 kilomètres.

En septembre 1991, sur la même ligne, une collision à Mvoungouti, près de Dolisie, entre un train de passagers et un train de marchandises avait fait 100 morts et 300 blessés. C'est, à ce jour, le plus grave accident ferroviaire du pays.