Un groupe armé opérant dans le sud du Nigeria, le Joint Revolutionary Council (JRC), a revendiqué vendredi l'attaque d'une installation pétrolière et menacé d'«intensifier» ses attaques «dans les jours à venir».

L'armée nigériane a précisé qu'un sabotage contre une installation de Shell avait eu lieu mais la compagnie n'était pas en mesure de confirmer dans l'immédiat cette information.

Le JRC, qui prône «la division du Nigeria», affirme avoir «attaqué et fait exploser» l'installation «Abbiama Manifold», à Buguma (sud) vendredi à 12H08 (5H08 HNE), dans un communiqué.

Le groupe affirme que l'attaque a eu lieu «dans le sillage d'une précédente attaque de l'oléoduc Akaso de Shell» le 14 mars.

La force conjointe police-armée opérant dans le sud pétrolifère (JTF) a confirmé vendredi que l'installation en question avait été sabotée et indiqué qu'elle appartient à Shell.

«Un sabotage de l'Abbiama Manifold à Buguma a été rapporté. Nous avons fait part de ce sabotage aux autorités concernées, dans ce cas il s'agit de Shell», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la JTF, Timothy Antigha.

Cependant, selon cette source, l'attaque n'aurait pas été menée par le JRC mais par des voleurs de pétrole. Le détournement de brut est répandu dans le delta du Niger, région très riche en hydrocarbures où opèrent de nombreuses compagnies pétrolières internationales.

«Nous allons intensifier les attaques dans les jours à venir, partant du principe que les compagnies pétrolières et les chancelleries au Nigeria ont évacué leurs ressortissants étrangers. Nous n'assumerons aucune responsabilité pour ceux qui seront pris entre les tirs», a affirmé le JRC.

Ce groupe armé, présenté comme une organisation rassemblant plusieurs mouvements dans le delta du Niger, a commencé récemment à revendiquer des attaques dans cette région stratégique.

Prônant l'indépendance du delta du Niger, le JRC a loué vendredi les propos du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sur une division du Nigeria après les récents massacres interethniques et interreligieux dans le centre du pays.

Le JRC affirme avoir pour objectif «la réduction à zéro des exportations de pétrole du Nigeria», reprenant ainsi une menace régulièrement formulée par le principal groupe armé de la région, le Mouvement pour l'Emancipation du delta du Niger (Mend).

Au plus fort des troubles, les attaques répétées de groupes armés contre les activités pétrolières ont fait chuter la production de brut du Nigeria à environ 1 million de barils par jour, contre 2,6 millions en 2006.

La production du 8e exportateur mondial de pétrole est remontée ces derniers mois à evirons deux millions de barils par jour, grâce à une amnistie offerte par le président Umaru Yar'Adua aux militants armés. Mais cette amnistie est dans l'impasse et les attaques reprennent.