Les États-Unis ont annoncé mardi la suspension d'un programme d'aide à l'éducation au Kenya d'un montant de 7 millions de dollars entaché d'un scandale de corruption.

Ce gel de la part du principal pays donateur du Kenya intervient un mois après une décision similaire du gouvernement britannique, estimant impossible de poursuivre son soutien après la disparition de l'équivalent de 1 million d'euros dans ce programme éducatif. «Les États-Unis ont suspendu un programme de soutien au ministère (kényan) de l'Éducation prévu sur cinq ans à compter de cette année et doté d'un budget de 7 millions de dollars», a indiqué l'ambassadeur américain au Kenya Michael Ranneberger dans un discours devant la Chambre de commerce américaine de Nairobi.

Cette aide sera suspendue «jusqu'à la mise en place d'un audit crédible, indépendant, et à l'établissement de toutes les responsabilités» dans ces détournements de fonds, a ajouté l'ambassadeur.

«Les coupables de ces détournements ne doivent pas seulement être limogés; ils doivent être poursuivis et emprisonnés», a poursuivi M. Ranneberger.

M. Ranneberger a critiqué d'autre part la mauvaise volonté des autorités kényanes à poursuivre les auteurs et commanditaires des violences qui avaient suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki en décembre 2007.

«On ne peut trouver exemple plus édifiant de l'ampleur de l'impunité au Kenya que le fait que personne n'ait eu à rendre des comptes, deux ans après les faits, à propos de plus de 1 000 morts et 350 000 personnes déplacées», a déclaré l'ambassadeur américain.

«Ceux qui ont organisé, financé et commis ces violences doivent comparaître en justice, de préférence devant une juridiction nationale, ou via une procédure internationale en l'absence d'un tribunal crédible sur place», a-t-il ajouté.

Le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo a demandé le mois dernier aux juges de la CPI l'ouverture formelle de poursuites contre les auteurs et commanditaires supposés de ces violences.