Les recherches se poursuivaient jeudi au large des Comores, deux jours après le crash de l'Airbus A310 de la Yemenia Air, mais pour l'heure sans succès et dans des conditions météo qui n'arrangent pas les choses.

À cause du «vent et de la mer agitée, nous n'avons pu récupérer aucun corps», a reconnu Ramoulati Ben Ali, porte-parole du Croissant-Rouge comorien. À Mitsamiouli, ville côtière située à une trentaine de kilomètres de la capitale, Moroni, des bateaux de secours prenaient la mer jeudi. Le Croissant-Rouge, épaulé par le SAMU français, y a installé des PC de campagne sur le rivage et une centaine de militaires français, américains, yéménites et comoriens se trouvent sur place. Jean Youssouf, directeur général de l'hôpital El Maarouf à Moroni, a indiqué jeudi que personne d'autre, vivant ou mort, n'avait été retrouvé. «Jusqu'à présent, il n'y a eu aucun corps, aucun autre rescapé» que la jeune Bahia, a-t-il déclaré. «Est-ce que nous continuons d'espérer de retrouver des survivants? Oui, nous continuons d'espérer».

«Les conditions de mer, particulièrement difficiles, avec un fort courant dérivant en direction du nord compliquent considérablement la tache des sauveteurs», a souligné jeudi la préfecture de La Réunion. «Si des débris épars sont toujours observés, rien ne permet de localiser l'épave de l'appareil».

Jusqu'ici, «les résultats ont été décevants», se désolait déjà mercredi soir le commandant Bertrand Mortemard de Boisse, commandant des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI) au PC de La Réunion. «Les courants et les vents engendré un éparpillement» des débris et des corps, selon lui, rendant difficile le travail du Transall français, qui a pu repérer le signal d'une balise de détresse de l'A310-300 accidenté. Il est désormais épaulé d'un C130 de l'armée américaine.

En mer, où la température de l'eau est d'environ 25 degrés, le patrouilleur P400 «La Rieuse» a reçu le renfort de la frégate porte-hélicoptère «Nivôse». Une frégate italienne, «le Maestrale», participant à l'opération de lutte contre la piraterie «Atalanta», a par ailleurs été déroutée. Le remorqueur civil mahorais «Bambo» était également en action, tout comme le patrouilleur malgache «Atsantsa».

Les secours ont été renforcés avec l'arrivée mercredi soir à Moroni d'une équipe américaine composée de 16 personnes, a-t-on indiqué de source diplomatique américaine. En visite jeudi au PC de Mitsamiouli, le président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, en a profité pour réclamer plus de moyens. «Je saisis cette occasion pour lancer un nouvel appel à la communauté internationale pour renforcer les moyens de recherche», a-t-il déclaré à la presse.