Des milliers d'habitants de Mogadiscio fuyaient samedi, certains à pied, la capitale somalienne où les insurgés islamistes ont intensifié leur offensive contre le gouvernement du président Sheikh Sharif Ahmed, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ces habitants partaient massivement du nord de la capitale, théâtre de violents combats vendredi entre les forces pro-gouvernementales somaliennes et les insurgés islamistes.

Des tirs sporadiques étaient entendus samedi matin dans le district de Karan (nord), l'un des derniers bastions controlés par les forces pro-gouvernementales dans le nord et où les affrontements ont eu lieu vendredi.

Les habitants fuyaient principalement vers la localité d'Afgoye, où environ 400 000 déplacés s'entassent déjà dans des conditions effroyables.

Il s'agit du plus grand déplacement de population hors de Mogadiscio depuis l'élection en janvier à la tête du pays du président Ahmed, un islamiste modéré.

Depuis le 7 mai, les islamistes radicaux des shebab et la milice Hezb al-Islamiya ont lancé une offensive sans précédent à Mogadiscio et ont juré de renverser le président Ahmed.

Les forces loyales au président mènent depuis le 22 mai une contre-offensive, mais qui se heurte à des revers.

Ces trois derniers jours, trois hauts responsables ont été tués en Somalie dans une série d'attaques, dont le ministre de la Sécurité intérieure tué jeudi dans un spectaculaire attentat suicide dans la ville de Beledweyne (300 km au nord de Mogadiscio) revendiqué par les shebab.

Depuis début mai, ces combats ont fait environ 300 morts (civils et combattants). Selon l'ONU, plus de 122.000 personnes ont été déplacées à cause de ces combats.