Le commandant de la police de la région de Mogadiscio et 12 autres personnes ont été tuées mercredi dans de nouveaux affrontements dans la capitale somalienne entre les forces gouvernementales et les insurgés islamistes, ont rapporté la police et des témoins.

Le colonel Ali Said Hassan, commandant de la police de la région de Mogadiscio, a été tué dans le district de Hodan (sud) dans des affrontements provoqués par une attaque menée par les forces somaliennes contre des positions des insurgés.«Le commandant de la police de Mogadiscio est mort en service», a annoncé à l'AFP sous couvert d'anonymat un haut responsable de la police.

«C'était un homme courageux qui a oeuvré grandement pour la paix. Il a été tué par des terroristes», a ajouté ce responsable.

Trois autres policiers ont également été tués dans ces affrontements, selon des sources policières.

Selon des témoins, des tirs de mortier lors de ces combats ont également tué neuf civils, dont cinq enfants.

Un correspondant de l'AFP à Mogadiscio a vu les corps de cinq enfants, âgés de neuf à 14 ans, étendus dans une mare de sang sous un balcon où ils avaient trouvé refuge.

«Les cinq enfants tentaient de se mettre à l'abri lorsqu'un obus de mortier a atterri à l'endroit même où ils se cachaient. Malheureusement, ils sont tous morts sur le coup», a décrit à l'AFP un habitant du quartier, Habido Adan.

«J'ai vu les corps de quatre civils qui ont été tués par des tirs de mortier près du district de Holwadag», avait auparavant rapporté un résident, Hassan Yusuf.

Un autre témoin, Nur Adan Ali, avait confirmé à l'AFP ce bilan, ajoutant que neuf autres civils avaient également été blessés dans cet incident.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991.

Le 7 mai, les insurgés ont lancé une offensive sans précédent, menée par les shebab et la milice Hezb al-Islamiya, à Mogadiscio. Depuis le 22 mai, les forces loyales au président somalien Sharif Cheikh Ahmed mènent à leur tour une contre-offensive.

Depuis début mai, ces combats ont fait au moins 250 morts (civils et combattants). Selon l'ONU, plus de 122.000 personnes ont également été déplacées.

Le 9 juin, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait qualifié d'«inacceptable» le sort des civils à Mogadiscio.

«Les parties au conflit (...) combattent sans se préoccuper de la sécurité des civils, en violation claire des principes de droit international humanitaire et des droits de l'homme», avait déploré un porte-parole du HCR William Splinder.