Plus de 10 000 partisans du président malgache évincé Marc Ravalomanana se sont réunis samedi à Antananarivo, relançant une mobilisation qui tendait à s'étioler, a constalé un journaliste de l'AFP.

«La pression populaire est nécessaire dans cet environnement de dialogue», a déclaré à l'AFP Raharinaivo Andrianatoandro, porte-parole du parti TIM de M. Ravalomanana, depuis le rassemblement organisé sur la «place de la démocratie», dans un parc du centre-ville. Plusieurs figures du mouvement de «défense de la légalité» se sont exprimées à la tribune alors qu'elles se faisaient rares lors des rassemblements de ces derniers jours, qui n'attiraient que quelques milliers de personnes.

Depuis vendredi, les pro-Ravalomanana se réunissent à nouveau sur la place de la démocratie, malgré l'arrêté pris le 21 avril par les autorités de transition suspendant les autorisations de manifester dans les lieux publics.

Vendredi, M. Ravalomanana, actuellement réfugié en Afrique du Sud, a posé comme préalable à toute négociation de sortie de la crise malgache son retour dans la Grande Ile, dans un message diffusé lors du rassemblement.

«Je mets M. Rajoelina au pied du mur. À partir du moment où il veut qu'on dialogue, il doit mettre en place toutes les conditions nécessaires pour que ce dialogue se passe dans un climat serein», a lancé à l'AFP M. Andrianatoandro.

Le chef des autorités de transition Andry Rajoelina avait annoncé mercredi qu'il était prêt à signer un document stipulant qu'aucun ex-chef d'État ne pourrait se présenter à la présidentielle prévue en 2010.

«On ne doit pas empêcher les gens de se présenter. Si M. Rajoelina veut se présenter, il n'y a pas de problème», a réagi samedi M. Andrianatoandro.

Madagascar est plongé dans une grave crise politique depuis fin janvier.

Lâché par l'armée et confronté à la pire crise qu'il ait connue depuis son arrivée à la tête du pays en 2002, M. Ravalomanana a remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les a transférés quelques heures plus tard à M. Rajoelina, alors chef de l'opposition, et désormais à la tête de la transition.