Quinze personnes ont été tuées dans une embuscade tendue par des rebelles du Darfour à un convoi des autorités locales escorté par l'armée dans l'ouest de cette province soudanaise en proie à la guerre civile, a annoncé vendredi l'armée soudanaise.

Elle a indiqué que des rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) avaient attaqué le convoi à une soixantaine de kilomètres d'El Geneina, la capitale de l'Etat du Darfour occidental. Le convoi se dirigeait vers Koulbous, plus au nord, à la frontière tchadienne.

On ignore dans l'immédiat l'identité des victimes.

Aucun responsable du JEM n'a pu être joint dans l'immédiat.

Fadallah Ahmed Abdallah, préfet de la municipalité d'El Geneina, a confirmé que deux responsables locaux se trouvaient à bord du convoi jeudi après-midi quand il a été attaqué. Il n'a cependant pas identifié les assaillants.

«Hachim Ibrahim, un ministre du gouvernement de l'Etat du Darfour occidental, et le préfet de Koulbous se rendaient d'El Geneina à Koulbous dans un convoi quand ils ont été attaqué», a-t-il dit à l'AFP par téléphone.

«Plusieurs personnes ont été tuées dans l'attaque, mais le ministre et le préfet vont bien», a-t-il ajouté, précisant que le ministre était aussi un responsable tribal.

L'Etat du Darfour occidental est une zone violente et difficilement contrôlée par les autorités soudanaises, qui partage une longue et poreuse frontière avec le Tchad.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré mardi une détérioration des conditions de sécurité au Darfour.

«La situation au Darfour se détériore. On assiste à une augmentation des attaques contre les humanitaires et les personnels de l'ONU,» a dit M. Ban dans une conférence de presse, citant l'embuscade dans laquelle un soldat nigérian de force mixte ONU-Union africaine (Minuad), a été tué lundi.

Le conflit au Darfour a fait depuis février 2003 jusqu'à 300.000 morts selon l'ONU, quelque 10.000 selon Khartoum.