Le désaveu «sans précédent» de Donald Trump du communiqué commun signé au terme du sommet du G7 a causé une véritable onde de choc mondiale et a résonné dans les principaux médias des pays en cause.

Le quotidien français Le Figaro a carrément décrit le sommet comme un «fiasco», tandis que Libération écrit que «Trump fout tout en l'air». «Au lieu de l'adoucir, ce G7 au Canada semble avoir renforcé la conviction de Trump que son pays est traité injustement par le reste du monde et par les accords commerciaux négociés par ses prédécesseurs», renchérit Libération.

«Trump vise-t-il la création d'un G3 avec la Chine et la Russie ?», lance pour sa part un texte d'opinion publié par le journal italien La Repubblica, tandis que The Guardian titre que Donald Trump affiche du «mépris pour ses alliés».

«Le langage désobligeant utilisé à l'endroit des leaders considérés par toutes les anciennes administrations comme les alliés les plus proches des États-Unis marque un contraste avec les mots d'espoir qu'il utilise à l'approche du sommet prévu avec Kim Jong-un», poursuit le quotidien londonien, en référence à la rencontre historique qui s'amorcera mardi à Singapour entre Kim et Trump. Le président américain a d'ailleurs quitté La Malbaie plus tôt que prévu afin de se rendre à Singapour, où il a atterri ce matin (heure de Montréal).

Pour sa part, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien allemand, reprenant une formulation de la chancelière Angela Merkel, souligne que l'approche humaine s'était avérée vaine, et que la volte-face de Trump était «sans précédent dans l'histoire de la diplomatie».

Fronde américaine

Ce sont toutefois les médias américains qui ont réservé les frondes les plus sévères envers Donald Trump.

«[Sa] vision du monde et des plus importants partenaires de son pays est tellement teintée de suspicions et de reproches qu'il n'a pas pu résister à ses impulsions de bagarreur, ne serait-ce que pour une journée», écrit le New York Times.

«Les insultes adressées à l'endroit de Justin Trudeau placent les relations canado-américaines à leur niveau le plus ouvertement hostile depuis la guerre de 1812», poursuit l'analyse du quotidien, dans une référence volontaire au faux pas du président américain, la semaine dernière, alors qu'il a injustement accusé le Canada d'avoir brûlé la Maison-Blanche il y a deux siècles.

Sur CNN, on note par ailleurs que les efforts des leaders internationaux pour composer avec le tempérament imprévisible du président ont échoué. «Les alliés des États-Unis se retrouvent avec un énorme problème», résumé l'analyste Stephen Collinson.

Dans le Washington Post, la chroniqueuse de droite Jennifer Rubin estime pour sa part qu'à la lumière du comportement «atroce et irrationnel» affiché par le président Trump, «le démantèlement de l'ordre mondial en place depuis la Seconde Guerre mondiale ainsi qu'une potentielle crise internationale ne semblent plus si difficiles à imaginer».