La maternité est-elle devenue un atout en politique, domaine où les valeurs masculines ont longtemps dominé? Dans cet article publié aujourd'hui à la une, le New York Times répond par l'affirmative, citant les cas de Nancy Pelosi et Hillary Clinton, qui ne manquent jamais une occasion de souligner leur rôle de mère et/ou de grand-mère dans leurs discours et leurs mises en scène.Ainsi, le 3 janvier dernier, Nancy Pelosi était entourée de plusieurs enfants, dont quelques-uns de ses petits-enfants (elle en a six), le jour où elle a pris la présidence de la Chambre des représentants, une première pour une femme aux États-Unis. Avant les élections de mi-mandat, elle avait évoqué à maintes reprises sa «voix de mère de cinq enfants» dont elle fait usage pour imposer son autorité chez les démocrates.

Hillary Clinton, qui tente d'entrer dans l'histoire des États-Unis comme première femme président, semble vouloir suivre l'exemple de Pelosi. «Le fait que je suis une femme, le fait que je suis une mère, tout cela fait partie de ce que je suis», a déclaré la sénatrice de New York samedi lors de sa première visite en Iowa.

Selon les observateurs, ce rappel de leur maternité aurait pour effet d'«humaniser» Pelosi et Clinton, des femmes qui sont souvent accusées d'être trop cérébrales, trop progressistes ou trop féministes. Faisant allusion à cette nouvelle tendance, la journaliste du Times, Robin Toner, se demande : «Est-ce un recul ou un pas en avant? Est-ce politiquement intelligent?» Bonnes questions.