Aux États-Unis, ces jours-ci, ce ne sont pas les journalistes qui se lancent en politique électorale, mais les blogueurs. Leur arrivée est aussi controversée que celle de Bernard Drainville au PQ. Cette semaine, John Edwards, candidat démocrate à la présidence, a embauché deux blogueuses, les a congédiées puis rembauchées, soulevant l'ire du président de la Ligue catholique. On retrouve un résumé de l'affaire ici.Ainsi, chaque campagne a désormais son ou ses blogueurs, qui animent son site internet. Pour diriger le sien, Hillary Clinton a embauché Peter Daou, qui bloguait autrefois sur Salon. De son côté, Edwards est allé chercher deux blogueuses féministes, Amanda Marcotte et Melissa McEwan. En moins de temps qu'il n'en faut pour taper Google, la blogosphère de droite criait au meurtre. Avec le franc-parler caractéristique de plusieurs blogueurs, Marcotte et McEwan ont déjà critiqué l'Église catholique et le mouvement évangélique. Sur son blogue, McEwan a notamment utilisé le terme Christofascists pour parler des chrétiens conservateurs.

Face à la tempête, Edwards a d'abord congédié les blogueuses. Il est par la suite revenu sur sa décision, disant vouloir «donner une deuxième chance» à Marcotte et McEwan. Celles-ci lui ont juré n'avoir jamais voulu médire de la foi individuelle. Edwards a gagné des points auprès de la blogosphère de gauche.

Bien sûr, les blogueurs n'en sont pas à leur premier pas politique aux États-Unis. Un site comme Daily Kos constitue désormais une force au sein du Parti démocrate. Ses blogueurs ne sont cependant pas à la solde d'un candidat particulier. Du moins, pas à ce que l'on sache...