J'ai lu en temps réel les articles de Thomas Friedman à l'époque où il était correspondent du New York Times à Beyrouth et à Jérusalem. L'expérience a permis au journaliste originaire du Minnesota de récolter deux Pulitzer et d'écrire le premier de ses nombreux best-sellers. Friedman a longtemp été mon modèle. C'est en voulant marcher dans ses pas que je me suis retrouvé à Jérusalem avec mon ami Philippe Cantin, en décembre 1987, tout juste à temps pour écrire sur le début de la première intifada. Friedman m'a perdu en devenant chroniqueur, ce qui ne l'empêche pas de demeurer très influent.

Aujourd'hui, John Burns est le journaliste que j'admire le plus. Correspondent de guerre au New York Times, il a fait sa marque à Sarajevo, bravant les bombes serbes en compagnie des citoyens de la capitale bosniaque. Depuis le début de la guerre en Irak, il est à Bagdad, risquant de nouveau sa vie pour rapporter la nouvelle, comme on dit. On le retrouve aujourd'hui à la une du New York Times, où il devient le premier journaliste occidental à visiter et à écrire sur le tombeau de Saddam Hussein, qui se trouve près de Tikrit. Son reportage est un classique, nous transportant au coeur de la résistance sunnite, qui s'inspire encore du tyran. C'est le genre de papier que le Courrier international devrait traduire.

Un détail : sur le drapeau irakien recouvrant le cercueil, on lit une inscription reproduisant l'écriture de Saddam. Elle dit : Dieu est grand.

(Photo The New York Times)