Le chanteur et activiste Bono a commencé hier sa carrière de chroniqueur occasionnel au New York Times en signant ce texte sur Frank Sinatra dont on trouve ici une version audio. Le blogueur Dan Drezner a trouvé le résultat affreux, au point d'inviter ses lecteurs à participer à un concours. Je le cite :

Lisez la chronique de Bono et, en 20 mots ou moins, expliquez quel en est le thème dans la section des commentaires. Ma contribution : «Saviez-vous que je connaissais Frank Sinatra?»

Vous pouvez vous prêter au même exercice. De mon côté, je me contenterai de citer un extrait clé de la chronique de Bono traduit par yvonthivierge, un de nos collaborateurs :

Prenez deux des versions de My Way chantées par Sinatra.

La première a été enregistrée en 1969 quand le Chairman of the Board dit à Paul Anka, qui composa la chanson pour lui : «Je quitte le métier. J'en ai marre. Je me tire d'ici». Dans cette facture, la chanson est une vantardise - plus un virement qu'un adieu - incarnant tout le machisme qu'un homme peut rallier en rappelant les erreurs qu'il a commises dans les allées et venues de sa vie.

Dans l'enregistrement ultérieur, Frank a 78 ans. L'arrangement de Nelson Riddle est le même, les paroles et la mélodie sont identiques mais la chanson est désormais devenue un chant de la défaite à vous arrêter et briser le coeur. La fierté déplacée du chanteur a foutu le camp. La chanson est devenue une apologie. À quelle fin? Dualité, complexité.

On trouve ici la première version de My Way chantée par Sinatra.