Durant sa campagne présidentielle, Barack Obama a dénoncé la stratégie militaire de son pays en Afghanistan, affirmant que les raids aériens faisaient trop de victimes parmi les civils. La même critique peut aujourd'hui s'adresser à lui, en sa qualité de commandant en chef, à la suite du carnage qui a fait plus de 100 morts, parmi lesquels une majorité de civils, dans l'ouest de l'Afghanistan. L'armée américaine a annoncé l'ouverture d'une enquête conjointe avec les autorités afghanes sur ce massacre qui a eu lieu lundi. Que sait-on sur ce qui s'est passé? Je cite à ce sujet un extrait d'une dépêche d'AFP :

Les affrontements ont été déclenchés par une attaque menée par des insurgés contre deux villages, au cours de laquelle ces derniers ont tué trois policiers et assassiné trois civils accusés de travailler pour le gouvernement, provoquant l'intervention des forces afghanes et américaines.

«Les talibans utilisaient des maisons de civils comme abris, à partir desquelles ils tiraient» sur les forces régulières, a indiqué le gouverneur (de Farah, Rohul Amin).

«Selon les informations dont nous disposons, certaines maisons ont malheureusement été touchées lors des raids aériens, causant des pertes civiles», a-t-il ajouté.

Les forces étrangères en Afghanistan tuent régulièrement des civils lors des combats et des bombardements contre les insurgés. Ces bavures provoquent la colère de la population et des autorités afghanes.

Cette histoire fait surface le jour même où le président américain accueille à la Maison-Blanche ses homologues d'Afghanistan et du Pakistan, deux hommes dans lesquels Washington n'a pas une grande confiance. Comme le souligne le New York Times dans cet éditorial, il y aura des moments d'inconfort entre Messieurs Obama, Karzai et Zardari.

(Photo AP)