Le chroniqueur du Washington Post Richard Cohen s'insurge aujourd'hui contre les critiques d'Israël qui utilisent le mot «apartheid» pour parler des politiques de l'État hébreu vis-à-vis des Palestiniens. L'intervention de Cohen survient au début de la «semaine contre l'apartheid israélien», une manifestation internationale qui «soulève les passions sur les campus canadiens et provoque l'ire du lobby pro-Israël», selon cet article publié aujourd'hui dans Le Devoir sous la signature d'Hélène Buzetti.

Dans ce billet, le blogueur américain Glenn Greenwald se demande comment Cohen peut aborder ce sujet sans même mentionner le fait que le ministre de la Défense israélien Ehud Barak a lui-même récemment utilisé le mot «apartheid» pour évoquer la situation qui guette son pays s'il ne parvient pas à un accord de paix avec les Palestiniens :

«La vérité pure et simple est que s'il y a un État (comprenant Israël, la Cisjordanie et la Bande de Gaza), il devra être binational ou antidémocratique. Si ce bloc de millions de Palestiniens ne peut pas voter, ce sera un État d'apartheid.»

Selon Greenwald l'oubli de Cohen est compréhensible. Je cite un extrait de son billet :

«Il y a eu une campagne intense pour diaboliser ceux qui établissent un parallèle entre le traitement des Palestiniens par Israël et l'apartheid (comme Carter l'a fait, dans les mêmes termes que Barak). La campagne de dénigrement devient impossible si le ministre de la Défense d'Israël tient le même raisonnement. Cohen ferme donc ses yeux et prétend que rien de cela ne s'est produit.»

Le mot apartheid fait référence à la politique raciste de l'Afrique du Sud avant l'avènement de la démocratie dans ce pays.

(Photo AP)