La promulgation de la réforme du système de santé marque la fin de l'ère Reagan, écrit le chroniqueur économique David Leonhardt dans cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times. J'en cite un extrait :

La loi signée par le président Obama mardi est la plus importante attaque du gouvernement fédéral contre l'inégalité économique depuis le début de la montée de l'inégalité il y a plus de trois décennies. Au cours de cette période, les politiques gouvernementales et les forces du marché ont contribué à la hausse de cette inégalité. Les revenus avant impôts des fortunés ont fait un bond depuis la fin des années 1970, alors que leurs taux d'imposition ont chuté davantage que les taux de la classe moyenne et des pauvres.

Presque chaque aspect majeur de la réforme de la santé renverse cette tendance. Ce fait explique pourquoi M. Obama est prêt à dépenser autant de capital politique sur cette question, même si elle ne semblait pas être sa priorité numéro un comme candidat. Au-delà de l'impact de la réforme sur le système de santé, elle constitue la pièce-maîtresse de son effort délibéré pour mettre fin à ce que les historiens ont appelé l'ère Reagan.

Comme le note Leonhardt, une partie importante du financement de la réforme incombera aux foyers dont les revenus annuels sont supérieurs à 250 000$. En moyenne, les impôts des foyers dont les revenus annuels sont supérieurs à un million de dollars augmenteront de 46 000$ à partir de 2013, selon le Tax Policy Center. Les foyers dont les revenus sont inférieurs à quatre fois le seuil de pauvreté -88 200$ pour une famille de quatre personnes - sont ceux qui profiteront le plus de la réforme.