Bibi Aisha, dont le visage mutilé orne la couverture du numéro courant de l'hebdomadaire Time, est arrivée aux États-Unis hier pour y subir une chirurgie plastique. Le New York Times profite de l'occasion pour faire état du débat suscité par la publication de sa photo à la une d'une revue américaine accompagnée du titre suivant : «Ce qui arrivera si nous quittons l'Afghanistan».

Certains critiques du conflit afghan ont vu dans cette couverture un «chantage émotionnel» ou, pire encore, de la «pornographie de guerre». D'autres défendent le choix de l'hebdomadaire en disant que la photo est un «appel à la conscience».

Âgée de 18 ans, Bibi Aisha a été promise à l'âge de 12 ans à un combattant taliban par son père pour régler une dette de sang. Pendant que le taliban était dans le maquis, elle a été traitée comme une esclave dans la maison de sa belle-famille, dont elle a fini par s'enfuir. Le taliban, sorti de la clandestinité, l'a retrouvée et lui a coupé le nez et les oreilles pour la punir.

Bibi Aisha n'a pas pris position au sujet de la controverse médiatique lors d'une entrevue au New York Times. Je cite sa déclaration :

«Je ne sais pas si ça aidera les femmes ou non. Je veux seulement retrouver mon nez.»

(Photo The New York Times)