«Ce ne sont pas les fausses analogies qui polluent le débat, c'est le faux populisme. Les gens sont opposés». John Boehner, chef de la minorité à la Chambre des représentants, le dit, de même que le représentant Peter King, la grande gueule de Long Island qui fait sûrement campagne pour quelque chose. Ils ont raison, et puis après? Auraient-ils préféré que Lincoln se plie à la volonté populaire du Sud concernant l'esclavage? Auraient-ils voulu que Truman réalise un sondage au sein de l'armée au sujet de la déségrégation des forces militaires? Les droits des minorités sont enchâssés dans notre Constitution. C'est leur absence perçue qui a poussé les États à réclamer des amendements immédiats que nous appelons aujourd'hui le Bill of Rights. King, Boehner et le reste de la meute républicaine démontrent une volonté téméraire à flatter les préjugés de la majorité. Newt a déclenché une croisade contre l'islam radical. Aucun Sarrasin ne sera à l'abri.

«L'inclination d'aller du particulier au général - de blâmer un peuple pour les actes de quelques-uns - est ce qui a toujours alimenté les pogroms et les émeutes raciales. L'histoire démontre que c'est une tendance naturelle, et cela dégénère si cela n'est pas contrôlé. Il est du devoir solennel des élus de réprimer ce genre de réaction - d'être des leaders moraux et politiques. Obama y est presque parvenu, mais il a fléchi.»

- Richard Cohen, chroniqueur du Washington Post, critiquant la réaction du président démocrate et des élus républicains face à la controverse soulevée par le projet de construction d'un centre communautaire islamique abritant une mosquée près de Ground Zero.

(Photo AFP)