Barack Obama se rendra à Tucson mercredi pour rendre hommage aux victimes de la fusillade de samedi, selon cet article. Plusieurs commentateurs, dont Howard Fineman, se sont déjà demandé si cette tuerie aura sur la présidence d'Obama le même impact que l'attentat d'Oklahoma City avait eu sur celle de Bill Clinton.

Comme le rappelle Fineman, Clinton avait prononcé à Oklahoma City en avril 1995 un discours qui avait marqué le début de sa «résurrection politique» à un moment les républicains de Newt Gingrich semblaient triomphants à Washington. Je cite un extrait de l'article de Fineman traduit par Jean Émard, un de nos collaborateurs :

La résurrection politique de Clinton a commencé quatre jours plus tard. Cela n'avait rien à voir avec McVeigh, cet ancien soldat qui avait pris le virage meurtrier de l'anti-autoritarisme vers la paranoïa raciste. Le président a pris soin, comme de raison, d'éviter d'établir tout lien entre ses adversaires politiques et cet événement.

Au contraire, dans un bref mais éloquent discours, maintenant considéré comme un classique de la rhétorique présidentielle moderne, il a rappelé ses racines de l'Arkansas voisin, invoqué Dieu et la Bible et appelé non seulement à la justice, mais aussi à la tolérance, à la patience et à l'amour.

Le ton était fraternel, empruntant à celui d'un prédicateur : en d'autres termes, l'empathie que dégageait Clinton était à son summum. Cela a rappelé au public ce qu'il aimait de Bubba, et, au-delà de toute stratégie de «triangulation», c'est ce qui l'a mis sur la voie de sa réélection.

(Photo AFP)