Wael Ghonim refuse le titre de «héros». Mais plusieurs observateurs attribuent l'afflux de nouveaux protestataires sur la place Tahrir à l'entrevue émouvante qu'il a accordée hier à l'émission égyptienne Dream TV après avoir passé 12 jours en détention secrète. À l'emploi de Google au Moyen-Orient, le jeune homme a été interrogé par la Sécurité d'État pour sa participation à un groupe Facebook qui a joué un rôle crucial dans la mobilisation des Égyptiens contre le régime du président Hosni Moubarak.

Je cite des extraits de l'interview de Ghonim, dont les larmes ont ému l'Égypte, et qui a peut-être donné une voix et un visage à la révolution en faveur du départ de Moubarak :

«J'ai eu les yeux bandés pendant 12 jours, je n'entendais rien, je ne savais rien.»

«Je ne suis pas un héros, j'ai dormi pendant 12 jours. Les héros, ce sont ceux qui étaient dans la rue, qui ont participé aux manifestations, sacrifié leur vie, ont été battus, arrêtés et exposés au danger.»

«Je ne suis pas un héros. J'écrivais sur un clavier sur le net, et je n'exposais pas ma vie au danger.»

«Ceci est la révolution des jeunes de l'internet, qui est devenue la révolution des jeunes d'Égypte, puis la révolution de l'Égypte entière.»

Ghonim s'est adressé à la foule des manifestants de la place Tahrir aujourd'hui :