Le New York Times fait état dans cet article des critiques récentes de Meir Dagan, ex-patron du Mossad, le service de renseignements israélien, à l'endroit des leaders de son pays, dont il déplore notamment le manque de jugement.

Comme le souligne le Times, Dagan s'inquiète notamment de l'absence de projet du gouvernement Netanyahu en vue d'une paix avec les Palestiniens. Plongeant dans une controverse très actuelle, il s'est prononcé en faveur de l'initiative arabe de 2002, qui propose une normalisation diplomatique avec le monde arabe en échange d'un État palestinien sur les lignes de 1967 et d'une «solution juste» pour les réfugiés.

Dagan, qui a servi sous les ordres d'Ariel Sharon, Ehud Olmert et Benjamin Netanyahu, a également critiqué durement les projets de l'actuel premier ministre israélien contre l'Iran, qualifiant d'«idée stupide» et d'«aventure dangereuse» une attaque militaire éventuelle contre les installations nucléaires iraniennes.

Les critiques de Dagan ont secoué l'establishment israélien, selon le Times. Ari Shavit, un journaliste du quotidien Haaretz qui a récemment interviewé l'ex-chef du Mossad devant un auditoire de l'université de Tel Aviv, a résumé ainsi l'état d'esprit de l'Israélien :

«Ce n'est pas les Iraniens ou les Palestiniens qui tiennent Dagan éveillé la nuit mais le leadership israélien. Il ne fait pas confiance au jugement du premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Ehud Barak.»